Grossesse non désirée : comment l’accepter ?

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Ça y est, vous avez fait votre test et le résultat est tombé : vous êtes enceinte. Panique à bord… Quand on ne prend aucune contraception, il peut arriver qu’on se retrouve enceinte alors qu’on ne s’y attendait pas ou pas tout de suite, voire même qu’on ne le souhaitait pas. Si, dans ces moments là, un premier mouvement de dépit est quasi inévitable et bien compréhensible, cette nouvelle grossesse ne doit pas se transformer en obstacle insurmontable. Mieux : il ne faut pas simplement s’y résigner mais l’accepter pleinement, pour son bien, celui de son enfant et de sa famille, et même celui de la société. Voici, basées sur mon expérience personnelle, quelques clés pour vous permettre de ne pas vous laisser abattre, de dépasser la difficulté de cette situation et de vous épanouir pleinement dans votre rôle de femme et de mère.

1- Quand tous nos repères semblent vaciller, il reste le cap de la prière. Prier le Dieu fort, « la Voie, la Vérité, la Vie » ; prier la Vierge Mère. Rien n’est plus indispensable dans ces moments de détresse. Rien n’est plus opportun. Rien n’est plus efficace. Dieu source de toute vie et sainte Providence connaît votre situation de toute éternité, il l’a voulue, il vous donnera les lumières et les grâces nécessaires pour aller de l’avant. Rien de plus réconfortant que de se jeter dans les bras affectueux de la « Mère aimable ». Parlez à Dieu en toute confiance, comme une petite fille perdue qui appelle ses parents à l’aide. Dans mon cas, j’avais pris l’habitude de parler à Dieu dans le silence de la nuit, le soir dans mon lit, avec force larmes je l’admets ; mais c’est toujours l’esprit apaisé que je m’endormais. Priez aussi pour votre enfant : c’est le meilleur moyen de vous connecter à votre bébé dès les premiers jours de grossesse et de vous élever bien au delà de vos soucis.

2 – Ma seconde clé prolonge la première : il s’agit de remercier Dieu. Ses desseins sont impénétrables, et ses vues ne sont pas les nôtres. Tout ce qu’il fait est bon : du mal il tire un plus grand bien, de la douleur une paix ineffable. Ce nouveau fardeau est une grâce, il faut s’en persuader ; une grâce d’accomplissement naturel et surnaturel puisque vous voilà à nouveau mère d’un corps et gardienne d’une âme, au cœur de la mission que Dieu vous a confiée en vous créant femme. Deo gratias, et humilité devant le mystère de la vie qui nous dépasse.

3 – Il n’y a qu’au moment de l’épreuve que l’on se rend compte de la solidité ou non de nos convictions. C’est le moment ou jamais de vous replonger dans la lecture d’ouvrages traitant de la mission de la femme, de sa grandeur, de sa beauté, de sa difficulté aussi. Foncez dans la rubrique « Bibliographie » de Femme à Part ; si vous n’avez pas le temps de lire des ouvrages entiers, le site regorge d’articles plus édifiants les uns que les autres sur tous ces sujets. En ce qui me concerne, j’ai lu L’univers fascinant de la femme pendant ma dernière grossesse (qui n’était pas désirée donc), cela m’a été d’un grand secours. Je vous conseille aussi l’excellent ouvrage du Père Jean-Dominique Fabre D’Ève à Marie la mère chrétienne.

4 – Prenez le temps de penser à Jésus Christ et aux saints et de comparer votre situation. C’est ma quatrième clé : prenez du recul, relativisez. Vous portez la vie, vous allez la donner : la mère des frères Machabées, elle, a vu périr ses sept enfants sous ses yeux ; la famille Soubirous vivait dans un cachot insalubre ; Sainte Clotilde a perdu plusieurs enfants dans des conditions très difficiles. Prenez volontairement des exemples violents, vous verrez qu’après vous remercierez Dieu tout naturellement des grâces qu’il vous prodigue, en dépit des difficultés.

5 – Même si ces bonnes dispositions sont déjà une immense source de paix et d’acceptation, il ne faudrait pas en arriver à nier le problème. C’est une fausse solution qui freinera nécessairement tout épanouissement en fonctionnant sur le mode de la colère rentrée. En tant que personne très rancunière, je peux vous assurer que la colère rentrée empoisonne la vie en profondeur. En cinquième clé, je vous propose donc de prendre le temps de cerner votre problème, de bien voir quelles sont les raisons de votre dépit, de votre révolte : est-ce physique (problèmes de santé liés ou non à de précédentes grossesses, fatigue accumulée etc.) ? Psychologique (peur de souffrir, mauvaise expérience lors de précédentes grossesses ou accouchements, se sentir mal dans sa peau, avoir l’impression de perdre pied etc.) ? Matériel (difficultés d’argent, de logement etc.) ? Dans mon cas, c’était un savant mélange… Il est bon d’effectuer cette démarche avec son mari : c’est à travers les épreuves qu’un couple se solidifie, comme l’or se purifie au contact de la flamme. Votre mari saura vous aider à identifier le problème, et vous pourrez lui faire part de votre inquiétude afin de recevoir sa tendresse et son soutien. Il faudra faire en sorte que vous retrouviez ensemble cette joie simple et lumineuse d’accueillir la vie et d’entrer ainsi dans les plans sublimes du Créateur.

6 – La sixième clé s’impose d’elle même : apprenez à exprimer vos sentiments, et à les exprimer extérieurement. Ici, chacune est différente. Pour certaines le simple fait de dire tout cela à haute voix suffira. Pour d’autres,  ce sera chanter une chanson par exemple, en inventant d’autres paroles. Pour ma part, étant une littéraire, j’ai éprouvé le besoin d’écrire ce que je ressentais, sous forme de poème. Vos verrez qu’une fois verbalisé, chanté, peint, écrit, bref extériorisé, votre ressentiment s’estompera et votre cœur vous paraîtra bien plus léger, comme délesté d’un lourd poids. Prenez le temps de le faire, mais n’attendez pas le huitième mois comme moi : c’est une telle délivrance ! N’hésitez pas à en parler avec une personne de confiance, ayant une expérience positive de la grossesse.

7- Souriez ! Adoptez la stratégie de la pensée positive et celle du sourire volontaire, et vous verrez comme il fera beau dans votre cœur et dans votre maison ! Si jamais votre mari a également du mal à vivre cette nouvelle aventure (ce n’était absolument pas le cas du mien qui était ravi d’être Papa pour la troisième fois !), vous voir sourire peut lui être d’un grand secours. En tout cas, il ne vous en aimera que davantage !

8 – Prenez le temps de vous connecter à votre bébé : cette clé est très précieuse. Votre bébé n’a jamais demandé à être conçu, mais il ne demande qu’à vivre. Même si elles ne sont pas obligatoires, passez les échographies : pour moi, ç’a été un vrai moment de réconciliation. Soyez à l’écoute des signaux que vous envoie votre bébé : je n’ai pas pu le faire car je n’en avais pas les moyens mais je vous conseille de faire quelques séances d’haptonomie, une façon de communiquer avec son bébé à travers des sons et des contacts, et de créer des liens forts avec lui. Si possible, faites vous accompagner par votre mari s’il a du mal à envisager l’arrivée d’un nouveau bébé. Parlez à votre bébé : même si techniquement il ne vous comprend pas, c’est une bonne façon de réaliser que vous portez bel et bien un être humain, que vous en avez la charge certes mais qu’au fond vous le chérissez. Des phrases telles que : « tu n’y es pour rien, sois le bienvenu », « je t’aime quoiqu’il arrive, tu es un cadeau du Ciel » vous aideront beaucoup. Et vous verrez que, grâce à je ne sais quel mécanisme, vous aurez vraiment la sensation que votre enfant vous écoute et est en communion avec vous.

9- Ma neuvième clé peut sembler contredire la précédente, mais nous nous plaçons désormais dans l’idée de se projeter après la grossesse : si vous vous en sentez le courage, ne demandez pas à savoir le sexe de votre enfant. Cela peut paraître idiot, mais personnellement cela m’a beaucoup aidée : en effet, plus la date de la naissance approchera, plus vous vous sentirez excitée à l’idée de savoir s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille (bon, dans mon cas mon intuition m’avait déjà bien renseignée, mais quand même). Cela donnera du suspense et vous confortera dans l’idée que vous vivez une aventure avec des imprévus, de même que quand vous vous êtes mariée finalement 😉

10 – Dixième clé : même si vous n’êtes pas riches, achetez à votre bébé une chose bien à lui : pyjama, bonnet… J’avais acheté un petit doudou et j’avais dormi avec pendant plusieurs mois avant la naissance pour lui donner mon odeur et en faire LE doudou de mon enfant (bon, on va pas se mentir, son doudou ce n’est pas du tout celui là… 🙈 Mais je ne pouvais pas deviner et en attendant ça m’a aidée).

11 – Prenez le temps de bien préparer votre accouchement, surtout si c’est cela qui vous fait peur. Que vous ayez choisi ou non la péridurale, ou que vous soyez obligée de passer par une césarienne, ne vous trouvez pas démunie au moment fatal : même si bien évidemment la douleur sera au rendez-vous, préparez votre mental par des exercices de relaxation par exemple. Préparez surtout votre âme à ce grand moment, puisque la femme se sanctifie en étant mère, comme dit Saint Paul : réjouissez vous, car vos souffrances vous font mériter, naturellement et surnaturellement. Certaines femmes ne ressentent pas la douleur des contractions : quelle chance pensez vous ! Pourtant beaucoup d’entre elles se sentent frustrées, comme si elles n’avaient pas « mérité » leur enfant, au sens naturel. Nous avons la chance de pouvoir nous associer à la Mère des Douleurs en mettant au monde nos enfants, méditez cela et je vous assure que votre accouchement sera serein au moins en esprit.

12 – Dernier conseil, dernière clé : si vous le pouvez, allaitez votre enfant. Pas besoin de s’étendre sur le sujet, vous connaissez déjà tous les bienfaits de l’allaitement j’en suis sûre. Ça a été l’étape ultime dans l’acceptation totale de mon enfant et de ma nouvelle maternité. Plusieurs mois ont passé depuis, je n’ai plus aucune culpabilité et j’ai même l’impression d’avoir toujours désiré cet enfant que j’aime de tout mon cœur.
On ne dira jamais assez que le bonheur passe par l’oubli de soi et le dépassement. Alors, essayez de suivre mes conseils : cela ne réduira pas vos souffrances mais leur donnera une autre dimension et à vous une grande paix intérieure. Belle grossesse et belle rencontre avec votre nouveau-né ! 

Et vous, avez-vous déjà eu des difficultés à accepter une grossesse « surprise » ? Quelles ont été vos réactions ? N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaire !

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Crédit photo : Pexels.

6 réflexions sur “Grossesse non désirée : comment l’accepter ?

  1. AT dit :

    Chère Thérèse, c’est ma 5è grossesse qui fut pour moi difficile à accepter…oh, pour une raison bien bête : elle arrivait quelques mois trop tôt… Mais finalement, heureusement que Dieu laisse un peu d’imprévu dans notre vie et décide parfois à notre place 🙂 . J’ai eu la grâce de faire une lecture rédemptrice vers le 3è ou 4è mois de grossesse qui m’a aidée à l’accepter totalement (et heureusement, parce que vue comment s’est passée la naissance, il valait mieux que mon état d’esprit soit positif…) : c’est « Mes saints parents » par Céline Martin. Sa lecture a été un réel déclic pour moi et un bain de positivité, d’amour de Dieu, de vie chrétienne, d’abandon à la Divine Providence… Bref, une grâce immense. Je vous en fait part, ça pourrait servir à d’autres futures mamans désemparée…

  2. Blandine dit :

    Chère Thérèse,
    J’ai fait l’expérience il y a 7 ans d’une grossesse « surprise » alors que je n’étais pas mariée, que je n’avais pas de situation familiale, professionnelle etc… Mes « amis », le père de mon enfant me poussaient à avorter mais, même si je ne fréquentais pas l’Eglise, je ne voulais surtout pas faire cette erreur. J’ai tenu bon, je me suis tournée vers Dieu, j’ai retrouvé le chemin de la foi et 9 mois plus tard, j’ai eu une petite fille merveilleuse que j’aime de tout mon cœur. Aujourd’hui, j’ai rencontré un homme formidable avec lequel je suis mariée et j’ai un petit garçon de 6 mois. Mon chemin a été semé d’embûches car le père de ma fille nous crée de nombreux problèmes, mais jamais je n’ai regretté mon choix d’avoir gardé mon enfant. Je sais seulement désormais que si l’Eglise ne conçoit la maternité qu’au travers du mariage, c’est qu’elle a une bonne raison. Un enfant n’est jamais un fardeau, quelles que soient les conditions de sa naissance. Chaque enfant est un cadeau de Dieu, et un cadeau, ça ne se refuse pas !

  3. véronique dit :

    C’est mon 4ème enfant qui est arrivé un peu « comme un cheveu sur la soupe ». Difficile à avaler. J’en ai parlé à un prêtre en confession, un jour de Pâques. Ce prêtre a été formidable ! Il m’a posé des questions sur ma famille, mes enfants, ma vie… et il m’a dit des choses tellement encourageantes que je suis repartie toute apaisée. Et cet enfant fût un amour d’enfant ! Comme quoi il faut savoir se confier dans ces circonstances. Dieu qui donne les enfants donne aussi la grâce pour les aimer !

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