Comment la modestie m’a appris à donner plus de valeur à mon corps

Cet article est paru en anglais sur le blog Girl Defined.

« Quand j’avais 21 ans, j’ai signé un contrat d’un an avec une agence de mannequinat. À la fin de cette année, j’ai tourné le dos à cette industrie et je ne suis plus jamais retournée en arrière. Même si cette expérience a été brève, j’ai eu un bon aperçu de ce que signifie devenir un objet pour faire du profit. Dans mon livre Girl Defined, je parle de la façon dont l’industrie du mannequinat, et bien d’autres encore, a poussé notre société à voir le corps de la femme comme un objet de consommation.

On apprend maintenant aux adolescentes que la libération de la femme et sa responsabilisation sont synonymes de sexe illicite, vêtements sensuels et occupations dignes d’une star déchue.Comme l’a écrit Carolyn McCulley dans son livre La féminité Radicale, « torride est devenu synonyme de libérée ». Et le pire dans tout cela ? « Nous vivons dans une culture de sexualité féminine hyper agressive, qui sera probablement la pire de toute l’histoire ». C’est triste à dire, mais la modestie est une espèce en voie d’extinction. En fait, on regarde maintenant la modestie avec honte et embarras. Voici donc la question que je souhaite poser : la modestie a-t-elle encore de la valeur pour les femmes ? Ou est-ce simplement une idée régressive du passé ? Et, comme beaucoup de personnes se le demandent aujourd’hui, les chrétiens peuvent-ils promouvoir la modestie d’une façon qui ne rendent pas les femmes honteuses ?

Avec Bethany, nous avons commencé des recherches, dans le but de découvrir exactement ce que signifiait le fait d’être une femme définie par la Vérité de Dieu. En résumé, nous avons toutes les deux découvert qu’il y a une façon d’être modeste selon les principes bibliques et en honorant Dieu, sans pour autant tomber dans les extrêmes (rendre les femmes honteuses ou suivre la libération sexuelle). Poussées par ce que nous venions toutes les deux d’apprendre, nous avons co-écrit un livre intitulé Projet modestie : comment honorer Dieu par sa garde-robe tout en restant jolie. Ce livre approfondit la perspective biblique sur la modestie en creusant divers sujets : pourquoi la modestie doit commencer dans le cœur, pourquoi Dieu a créé les vêtements, et comment s’habiller en étant à la fois décente et à la mode. Pour moi, personnellement, plus je comprenais l’amour de Dieu pour la modestie et la pureté, et plus j’appliquais ces principes dans ma vie, plus j’apprenais à donner autant de valeur à mon corps que Dieu en donne. Voici 4 bonnes raisons de penser que la modestie donne de la valeur au corps de la femme, et ne lui en retire pas.

1. La modestie donne de la valeur au corps de la femme

Les femmes ont été créées par Dieu pour être belles physiquement. Pour avoir de belles formes et un beau visage. C’est une chose merveilleuse ! Cependant, Dieu n’a pas créé les parties intimes de ce beau corps pour être consommées par n’importe quel passant (Proverbes, V, 18-19). Lorsque nous, en tant que femmes, nous découvrons et révélons les parties intimes de notre corps, alors, dans un certain sens, nous réduisons le prix de ce que Dieu avait fait avec tant de valeur. Cependant, en nous habillant avec modestie et dignité, nous affirmons hardiment que nos corps sont précieux, ont de la valeur, et ne sont pas « à consommer » par n’importe qui.

2. La modestie promeut la dignité féminine

La nudité et l’immodestie ont complètement retourné les femmes. Plutôt que de nous faire gagner du respect et de la dignité dans les yeux des autres, nous sommes devenues des objets de consommation. En nous dévêtissant, nous avons habitué de nombreux hommes à nous voir comme rien d’autre que des objets de distraction. Nous avons jeté au loin notre dignité en pensant que nous allions devenir plus puissantes. Remettre nos vêtements est le premier pas pour récupérer un peu de terrain. Les actions parlent plus forts que les mots. En nous habillant avec modestie, nous proclamons silencieusement que nous avons plus de valeur que nos formes. Nous sommes des femmes respectables, qui donnons de la valeur à leur corps et attendons la même chose de la part des autres. Comme l’a dit Jessica Rey, « la modestie ne consiste pas à nous cacher, mais à révéler notre dignité« .

3. La modestie encourage le respect

Les femmes désirent être respectées tout autant que les hommes. Malheureusement, rien n’a autant détruit le respect envers les femmes que l’industrie de la pornographie. J’ai cherché des synonymes de respect, et j’ai trouvé des mots tels que estime, haute opinion, considération, admiration, révérence et honneur. La pornographie ne favorise aucun d’entre eux envers les femmes. Pourquoi ? Parce que le porno et la nudité tournent les femmes en objet, et un objet, cela peut être jeté et remplacé. Les femmes qui s’habillent avec modestie et décence provoquent naturellement des attitudes plus respectueuses. Lorsque nous respectons nos propres corps, nous encourageons le respect, l’honneur et l’admiration de ceux qui nous entourent.

4. La modestie attire l’attention sur le visage

Il n’est pas rare d’être en public et de voir des hommes « reluquer » des femmes. Lorsque nous, les femmes, nous déshabillons et révélons de généreuses parts de nos parties intimes, nous ne devrions pas être surprises que des hommes se régalent à la vue de nos corps. En nous habillant de façon immodeste, nous invitons tout le monde, y compris les personnes vicieuses, à profiter de ce qui ne leur appartient pas. L’attention que nous recevons (bonne ou mauvaise) est uniquement basée sur notre apparence physique, et pas sur nous en tant que personnes. En nous habillant avec modestie, nous remettons instantanément les personnes vicieuses à leur place. Nous envoyons le message que c’est sur nos visages qu’il faut se focaliser. Nous encourageons les gens à nous connaître nous, et pas nos formes.

Lorsque l’on adopte la modestie vestimentaire avec bon cœur et pour les bonnes raisons, c’est très puissant et libérateur dans la vie d’une femme. Dieu aime ses filles et les estime plus que quiconque dans le monde (et même plus que nous nous estimons nous-mêmes). Dieu dit que nous avons été faites de façon merveilleuse (Psaume 139, 15). Dieu appelle les femmes à s’orner de modestie (1 Timothée, II, 9), parce qu’Il nous aime et veut que nous soyons pures, saintes et droites. Quand, en tant que femmes chrétiennes, nous choisissons de pratiquer la modestie avec un cœur humble, nous ne proclamons pas la « honte », mais nous proclamons le fait que nous estimons et chérissons le merveilleux corps que Dieu nous a donné – tout pour sa gloire« .

Tout ceci rejoint un peu cet article de Thérèse Hargot.

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Crédit photo : Pexels.

4 réflexions sur “Comment la modestie m’a appris à donner plus de valeur à mon corps

  1. Stéphanie dit :

    Au fil de mes réflexions, observations, investigations sur la question de la modestie, de la décence, du modèle de Marie, je suis de plus en plus perplexe, déboussolée…
    Ces jeunes filles, Kristen Clark et Bethany Beal, publient par ailleurs sur les réseaux sociaux quantité de photos où elles portent des jeans moulants, parfois troués… Je n’en suis pas offusquée mais un peu déçue, ne serait-ce qu’esthétiquement…
    A l’inverse, je suis découragée, presque épouvantée par la découverte de cet autre blog, que vous connaissez sans doute : https://www.modestiecatholique.com
    J’y trouve une approche beaucoup plus radicale et intransigeante que la vôtre des concepts de décence et de modestie, qui non seulement voue Kristen et Bethany, au mieux, au purgatoire pour cause de port du pantalon, mais rend également inéligibles bon nombre des tenues arborées par les femmes-fleur incarnant, sur votre rafraîchissant blog, l’idéal de l’élégance et de la féminité chrétiennes, dès l’instant où l’on voit leurs bras ou leurs mollets !!!
    Est-ce à ce genre d’approche que vous faites référence quand vous intitulez un article « La décence se mesure-t-elle en centimètres » ou quand vous défendez l’idée qu’on peut être décente sans être coincée ni cachée sous une housse ? La frontière est à la fois évidente et ténue et j’avoue être dans une phase où j’ai beaucoup de mal à situer le curseur…

    • Thérèse dit :

      Merci Stéphanie pour votre commentaire ! Effectivement, ces jeunes filles ne semblent pas avoir le même curseur pour la modestie… Cependant, leurs réflexions étant intéressantes, je me suis permis de les partager. La frontière est parfois ténue, mais je crois que tout est question de bon sens et d’équilibre. Il y a des parties du corps qu’il n’est jamais bon de montrer, et qui ne doivent être ni nues, ni moulées, ni à peine voilées sous quelque chose de transparent. Et de l’autre côté, nous avons le devoir d’être belles, de rayonner, de faire honneur au bon Dieu par notre tenue, notre propreté, notre sens de l’esthétique. À chacune d’y réfléchir, d’essayer, et de se rendre compte par elles-mêmes que très souvent les tenues les plus décentes et les plus élégantes sont celles qui les mettent vraiment en valeur et dans lesquelles elles se sentent à l’aise en toutes circonstances, tout en développant leur humilité et leur confiance en elles.

  2. sd dit :

    Bonjour,

    Je suis tout à fait d’accord avec les propos de Stéphanie, les bras nus, et la jupe dites « mi-mollet » sont dejà tendancieuse, lorsqu’une femme porte de telle jupe, le regard est attiré par les mollets, donc ce n’est pas décent , il faut que la jupe couvre tout le mollet ..
    Je me sens mal à l’aise devant une femme habillée mi- mollet, je ne met que du maxi,

    Est ce un si gros effort pour faire plaisir au Seigneur de couvrir TOUTES les jambes? Avant la Révolution vestimentaire des années 1920 , les femmes qui savaient tenir la modestie caché aussi tout leur mollet, je pense que c’est moins anodin que ce que l’on pense, et tellement plus jolie les jupes maxi .

    Voici sur l’excellent site « modestiecatholique » ce qu’en dises les Saint, dont le Curé d’Ars et autres Saintes :

    Le Padre Pio, ce saint Prêtre stigmatisé donné au monde pour notre temps (il est mort en 1968), était connu pour son intransigeance concernant les tenues et la modestie. Qui oserait dire qu’il ne savait pas de quoi il parlait, lui qui souffrait une part de la Passion du Christ dans sa chair pour les péchés du monde?
    Il exigeait à la fin de sa vie au moins 20 cm sous les genoux, soit les tibias couverts aux 2/3, c’est-à-dire concrètement la jupe en dessous des mollets. Cela peut sembler strict, mais, né en 1887, il avait connu l’ancien monde d’avant la révolution vestimentaire des années 20 et il avait de solides et vrais repères moraux.
    De plus son union à Dieu nous donne la certitude que ses exigences en matière de modestie n’étaient pas des caprices ou des extravagances, mais la prise en compte du péché originel et de la faiblesse consécutive des hommes. Il répondait d’ailleurs aux objectants n’avoir jamais rien fait sans ordre de Dieu.
    Il exigeait aussi les bras couverts entièrement à l’Eglise et s’élevait contre les pantalons, les décolletés…Un jour il renvoya une commerçante canadienne (elle vit encore) venue de là-bas se confesser à lui, en lui demandant de brûler tout son stock de pantalons et de ne plus jamais en vendre comme condition de son absolution…
    Une autre fois, il avise un jeune homme, lui demande si la jeune fille à côté de lui est sa sœur (elle était décolletée), et sur sa réponse positive, lui demande : ‘’Que diriez-vous si un homme vous demandait de lui montrer les épaules de votre sœur ?’’ Le jeune homme rougissant, le Padre Pio lui dit : ‘’C’est pourtant ce que fait votre sœur, sans que personne ne le lui demande !’’ Aux frères, donc, de reprendre et corriger eux-aussi charitablement leurs sœurs (et vice-versa si c’est le frère qui déraille).
    Le Saint Curé d’Ars, lui, jeta un jour son mouchoir au cou d’une dame trop décolletée en lui disant que c’était pour l’aider à couvrir le haut de sa poitrine (et il n’a pas été confronté aux jupes raccourcies…).
    Le Père Emmanuel exigeait de ses paroissiennes une longue pèlerine qui cache tout le corps (page 203 du livre de Dom Maréchaux, Ed. Ste J. d’Arc). Il demandait aux mamans de former leurs filles à la modestie dès le plus jeune âge.

    Nous savons par les textes ce qu’ont dit les Papes concernant les demandes de l’Eglise pour la modestie. Les Papes du début du XXième siècle, qui ont été confrontés aux premiers relèvements des ourlets, se sont élevés contre ces nouvelles modes. En octobre 1919, Benoît XV, dans une allocution sur la mission de la femme dans la société, disait : « Quel grave et urgent devoir de condamner les exagérations de la mode !

    […] ces toilettes inconvenantes sont un des ferments les plus puissants de la corruption générale des mœurs […] Nous croyons devoir insister d’une manière particulière sur ce point. Nous savons, d’une part, que certaines toilettes aujourd’hui admises chez les femmes sont funestes au bien de la société, car elles sont une funeste provocation au mal; et, d’autre part, Nous sommes rempli d’étonnement, de stupeur, en voyant que celles qui versent le poison semblent en méconnaître les funestes effets, que l’incendiaire qui met le feu à la maison semble en ignorer la puissance de dévastation. L’ignorance peut seule expliquer la déplorable extension prise de nos jours par une mode si contraire à la modestie (cf. ci-dessous les modes de 1919), le plus bel ornement de la femme chrétienne ; mieux éclairée, il Nous semble qu’une femme n’eût jamais pu arriver à cet excès de porter une toilette indécente jusque dans le lieu saint, sous les regards des maîtres naturels et les plus autorisés de la morale chrétienne ».

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