Les portraits de la rentrée : Aude, créatrice de bijoux et du compte Laisse ton empreinte

Thérèse – Bonjour Aude, pouvez-vous vous présenter aux lectrices en quelques mots ?

Aude – Merci beaucoup Thérèse pour votre confiance ! Je suis Aude, je suis en M2 Management des Ressources Humaines, en alternance dans un grand groupe. J’aime beaucoup ce domaine d’activités mais surtout, j’aime beaucoup Jésus ! J’essaye donc de Le suivre toujours plus et de Le faire connaître autour de moi, dans la vie quotidienne et également sur Internet et les réseaux, où l’on me retrouve donc derrière le nom de « Laisse ton Empreinte ». Depuis l’été dernier, j’ai ouvert mon petit atelier de boucles d’oreilles et je suis ravie de pouvoir créer ainsi des bijoux qui peuvent égayer ou parfaire une tenue, la rendre plus élégante et féminine etc. J’apprécie beaucoup les échanges que j’ai avec toutes celles qui me passent commande et me font confiance ainsi qu’avec toutes les personnes qui échangent avec moi sur Instagram… J’apprécie également le fait de pouvoir donner libre cours à mon imagination et ma créativité ! Et puis sinon, j’aime beaucoup les montagnes, la mer aussi, le vélo, passer du temps avec mes amis, lire, écrire, trouver des belles citations et avoir de belles photos…

T. – Comment en êtes-vous venue à créer le compte « Laisse ton empreinte » ?

A. J’ai créé ce compte Instagram au printemps 2018 pour partager quelques citations, puis j’ai commencé à poster régulièrement quelques petites photos ou images, toujours avec des citations, à partir de fin 2018. En janvier 2019, j’ai acheté un nom de domaine pour créer un blog et depuis, c’est une très belle et vraie aventure qui a commencée. En 2019, j’ai eu un peu de temps pour écrire pour le blog, j’ai beaucoup apprécié cela. J’ai pu publier différents témoignages de personnes avec qui j’avais pu échanger, sur des sujets profonds et importants, tels la prière, la foi, le mariage, le handicap, les épreuves de la vie etc. J’ai aussi écrit différents articles concernant la Foi et la façon de la vivre. Depuis mon master en alternance, le temps se fait très rare et précieux mais j’espère pouvoir écrire plus souvent lorsque je serai diplômée. Petit à petit, j’ai partagé de plus en plus de choses sur Instagram, pour témoigner, simplement de ce que je vivais, que ce soit la maladie, les épreuves que j’ai vécues mais aussi de belles choses, du positif, ce que le Christ a fait et fait pour moi, comment je tâchais de mener ma vie, partager aussi différentes réflexions… Et aussi pour essayer d’entraîner les autres à la suite du Christ. C’est justement parce que j’ai rencontré le Christ et que cela a changé ma vie, que je souhaite témoigner. Je ne peux pas me taire, je ne peux pas ne pas en parler. Quand on a un trésor, une merveille à partager, on a envie de le dire à tout le monde, de l’écrire partout, de le crier sur les toits… C’est exactement ça.

T. – Pourquoi avoir choisi ce nom ? Quel est votre objectif avec ce blog ?

A. Lorsque j’ai choisi ce nom il y a deux ans et demi, cela a été plutôt évident. Pour moi, il est essentiel pour chaque personne – et encore plus pour un catholique, d’apporter sa pierre à l’édifice pour l’Église, la société, la France, le monde. Je pense que ce n’est pas possible de vivre en ne se posant aucune question, en suivant nonchalamment tout ce que la société semble nous proposer (et nous dicte en fait bien souvent). Ce nom est donc venu tout naturellement : pour moi, nous sommes réellement appelés à laisser notre empreinte sur cette terre au cours de notre vie, laisser une trace, une lumière, un impact, de petits jalons, des petits cailloux, des gouttes d’eau pour un océan… Et pour cela, pas besoin de faire des choses incroyables comme partir à l’autre bout du monde ou recevoir un Prix Nobel. Non, on peut laisser notre empreinte et avoir de l’impact par des petites choses, petit à petit, semer, encore et toujours. C’est ce que je veux montrer. 😊

Avec Laisse ton Empreinte, que ce soit le blog ou Instagram, je veux montrer qu’il est possible d’être catholique et normale, d’être catholique, épanouie et heureuse, en France en 2020, pleinement ancrée dans le Christ et aussi pleinement au milieu du monde. Le monde n’est pas mauvais : c’est le Christ qui l’a créé, c’est une chose bonne mais ce sont les hommes sur cette terre qui le rende mauvais. À nous de noyer le mal dans une abondance de bien, de semer, encore et toujours, beaucoup de graines, d’espérance, de foi, d’amour, de lumière, de beauté, de vérité et de beaucoup de choses encore. A nous d’avoir un impact dans la vie de nos proches. A nous d’aller à contre-courant, de persévérer, à temps et à contre-temps, de faire différemment et autrement que « tout le monde ». Tout cela est possible. Et c’est même ce à quoi nous sommes appelés. Le Christ nous accompagne sur ce chemin et est à nos côtés pour nous encourager et nous aider à traverser les obstacles.

T. – Quel regard portez-vous sur la situation de la femme à l’heure actuelle dans notre société ?

A. Eh bien c’est une vaste question, j’aurai beaucoup à dire à ce sujet… Il est certain que l’on peut avoir tendance à se lamenter ou à déprimer lorsque l’on pense à certaines choses mais j’essaye de prendre le parti de voir le positif de chaque situation et je me dis donc qu’il y a beaucoup de défis à relever. Et que cela est justement passionnant et nous avons toutes un rôle à jouer alors c’est parti, ne restons pas à nous plaindre ou à rêver à des absurdités ! Je pense ne surprendre personne en disant qu’il me semble qu’actuellement, nous vivons une réelle crise morale, sociétale et sociale. Le relativisme, le libertinage, la théorie du genre et beaucoup de lobbys ont fait de nombreux et profonds dégâts. Il y a une réelle crise de l’identité et aussi une crise de la féminité et de la virilité. Je pense d’ailleurs que tout cela est lié et qu’il faut en être conscient, pour pouvoir agir petit à petit. Ce que je trouve terrible, c’est que lorsque le sujet des femmes est abordé, c’est forcément pour parler de féminisme et non plus de féminité. On ne parle plus de la place de la femme, de ce qui l’aide à s’épanouir, se ressourcer etc. On ne parle plus du rôle incroyable et si influenceur que la femme peut avoir… On ne parle plus de toutes ces vertus et ces qualités que la femme peut particulièrement apporter. On parle de libération de la femme, libération sexuelle, libération de la maternité, libération du patriarcat et j’en passe… Finalement, ce qui se passe, c’est une vraie aliénation de la femme et absolument pas une liberté vraie et pure.

On parle de luttes, de droits, de dominations, de haine et de bien d’autres choses. Désormais, les féministes sont réellement devenues folles et haineuses. Certaines vont même jusqu’à nous faire croire qu’être une femme, c’est avoir une haine de l’homme, l’écraser, le dominer… C’est terrible et très triste de voir des femmes avec un néo-féminisme si exacerbé qu’elles n’ont plus rien de féminin… Comme je l’ai dit, la crise de la féminité est liée à la crise de la virilité et il peut avoir autant de cercles vicieux que de cercles vertueux. Ainsi, plus les femmes sont féminines et sont « de vraies femmes », plus elles aideront les hommes à être virils, à être « de vrais hommes », et vice versa. Je terminerai en disant que la place, le rôle et la mission de la femme sont un sujet passionnant et que tout est possible. À chacune de réfléchir et de cheminer pour avancer sur son propre chemin, avec sa vocation personnelle.

T. – En quoi est-ce difficile d’être une femme catholique aujourd’hui ? Comment y remédier ?

A. Je dirai tout d’abord que finalement, je ne pense pas qu’être une femme catholique est plus difficile qu’être une femme tout court, peut-être est-ce d’ailleurs le contraire… Cela dit, il est évident qu’en effet, en tant que femme et en tant que catholique, nous rencontrons des difficultés. Cela est normal car nous sommes « dans le monde mais non pas de ce monde » … Et que « dans ce monde, vous aurez à souffrir, mais courage, moi, je suis le Vainqueur du monde. » (Saint Jean, 16). Je pense que ce qui est parfois difficile, c’est aller à contre-courant, ne pas faire des choses que « tout le monde » fait ou faire des choses « que personne ne fait ». On peut se sentir seule, isolée et perdue. Il est parfois aussi difficile de tenir bon face aux remarques, critiques, questions parfois insistantes ou déplacées de notre entourage, que ce soit notre famille, nos amis, nos collègues, le corps médical ou autre.

Je pense que petit à petit, on trouve des solutions, on se fortifie, on persévère, on grandit en maturité et en expérience… Et l’on s’affermit, on devient plus sûres de nous et plus fortes, dans notre monde actuel, c’est essentiel ! Pour tout cela, il est indispensable de s’entourer de personnes qui nous soutiennent et aussi de former sa conscience et son intelligence. Ainsi, nous comprenons ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Pour persévérer et avancer, il est essentiel de s’ancrer en Dieu, grâce à la prière et aux sacrements. C’est aussi très utile de pouvoir échanger avec ses amis et se soutenir dans l’amitié et aussi poser nos questions à des personnes plus expérimentées que nous, que ce soit un prêtre, une femme plus âgée que nous, un couple… Enfin, ce qui est difficile et pesant, c’est le regard que certains hommes posent sur les femmes, en les considérant comme des objets, comme des corps « uniquement », comme des attractions. Les différences culturelles et religieuses n’aident pas et je trouve que cela devient très problématique de recevoir régulièrement des remarques ou regards déplacés en étant totalement décentes et élégantes… Face à cela, nous devons encore plus essayer d’être féminines justement, d’être droites et aussi de nous affirmer, pour prendre du recul afin que cela ne nous atteigne pas trop. Et bien sûr, prier, pour notre pays, la société, ces personnes et également, agir plus concrètement, notamment en politique, mais c’est un autre sujet cela ! 😊

T. – Pour vous, qu’est-ce que la femme idéale ?

A. Pour moi, une femme idéale, c’est clair, simple, net et précis, c’est une femme sainte. Une femme proche de Dieu, très proche de Dieu, qui Lui parle beaucoup et Lui confie tout, qui Lui demande Son avis, cherche à L’écouter… En cohérence avec cette intimité avec le Christ, la femme idéale mène donc une vie spirituelle solide : peu importe les résultats ou ce que nous ressentons, nos sentiments, émotions etc, ce qui importe, ce sont les moyens que l’on met en place. La recherche des vertus paraît donc évidente, la Foi, la confiance en Dieu, l’espérance, une charité brûlante, l’empathie, l’humilité et bien d’autres… Notamment ces vertus qui ne sont pas du tout à la mode actuellement, à nous d’en parler 😉 La prudence, la modestie, la tempérance, l’élégance, la pureté, la chasteté… Ce sont des vertus essentielles. D’ailleurs, il est bien dit « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu » et sûrement que ces vertus sont des conditions indispensables pour être proche de Dieu justement.

Voilà donc ce que serait la « femme idéale », pour moi, ce qui serait décliné pour chacune avec notre personnalité, notre tempérament, notre situation personnelle, familiale et professionnelle. Je pense que cette vision de « femme idéale » est en fait un modèle de sainteté et un objectif, vers lequel doit tendre notre vie. Nous sommes toutes appelées à nous réaliser, nous épanouir en tant que femme, en tant qu’enfant de Dieu, en tant que personne humaine, et ainsi nous pourrons rayonner autour de nous. Dans notre famille, avec nos amis, nos connaissances, dans notre milieu professionnel, dans la société et les différents groupes que l’on fréquente. Le monde a besoin de femmes saintes ! En avant 😊

T. – Si vous deviez donner un conseil à toutes les femmes qui vont vous lire pour les aider à être des femmes épanouies et heureuses dans leur féminité, quel serait-il ?

A. Sans hésiter, de prendre soin de son âme ! Et ainsi, prendre soin de toute sa personne. Prendre soin de soi et de son âme, ce n’est pas se prélasser, perdre son temps, être oisive ou être égoïste ou nombriliste, non. C’est prendre soin de la vie que Dieu nous a donné et confié. C’est bien organiser son temps pour laisser la juste place à chaque chose, notamment la juste place à Dieu. Prendre soin de soi, c’est justement prier, parler avec Dieu, méditer, dire le chapelet, lire les Écritures ou un livre spirituel pour nourrir et élever son âme, aller à la Messe, adorer le Saint Sacrement, réfléchir, se former, se questionner etc, vivre les sacrements… En plus de cela, je pense qu’il faut oser réfléchir, oser poser ses questions, chercher les réponses et les trouver, en s’aidant de personnes compétentes pour cela ! Il me paraît aussi indispensable de s’entourer de quelques personnes qui nous soutiennent dans nos choix et projets.

T. – Pour conclure, pourriez-vous partager avec nous votre citation favorite ?

A. Les personnes qui me connaissent ou qui suivent mon compte savent que j’aime beaucoup les citations et que j’en partage beaucoup… Je trouve que cela peut être si inspirant et tellement nous aider ! J’aime beaucoup Saint Paul et notamment ce verset dans la deuxième lettre aux Corinthiens, car cela nous apprend à faire vraiment confiance à Dieu et nous abandonner en Lui pour puiser de vraies forces. « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse. » Et allez, j’en glisse juste une deuxième qui résume bien ce que je pense, du Père Sevin, « Seigneur Jésus, enseignez-nous que la plus fière épopée est de conquérir notre âme et de devenir des Saints. »

Merci Aude d’avoir bien voulu répondre à mes questions avec tant d’enthousiasme et de conviction ! Retrouvez son compte Instagram ici et son blog juste .

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Crédits photos : Aude R.

2 réflexions sur “Les portraits de la rentrée : Aude, créatrice de bijoux et du compte Laisse ton empreinte

  1. Marica dit :

    Merci pour ce beau portrait enthousiasmant, Thérèse ! Nous avons besoin de personnes qui nous montrent l’exemple d’une vie, de conviction qui ne restent pas centrées sur elles-mêmes et qui osent se manifester et entraîner les autres dans la joie et la simplicité !

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