La femme se sauvera en étant mère

« Et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté« . (1 Timothée, II, 14-15). Ces versets de Saint Paul peuvent paraître sévères au premier abord. Loin de moi l’idée d’en faire une analyse théologique approfondie, en puisant dans les subtilités des textes d’origine. Je voudrais plutôt essayer d’en tirer, avec vous, quelques idées sur la vocation de la femme, et notamment à propos de sa maternité. Si la femme se sauve en étant mère, qu’en est-il des célibataires ? Des femmes stériles ? Des femmes ménopausées ? De celles qui meurent en donnant la vie ?

La question de la vocation de la femme et de sa maternité a déjà été abordée dans plusieurs articles du blog (ici par exemple). Vous le savez, le corps tout entier de la femme est orienté vers la maternité. Depuis la puberté et jusqu’à la ménopause, il se prépare chaque mois à recevoir une nouvelle vie. Comme le dit si bien le Père Jean-Dominique dans l’ouvrage D’Ève à Marie, la femme a été choisie par Dieu pour être le théâtre de son activité créatrice. La maternité, c’est l’œuvre de Dieu dans la femme« . Nous pourrions méditer sur cette phrase pendant des heures. Quel mystère ! Quel grand honneur pour la femme ! Elle doit, à présent, se rendre digne du choix de Dieu lui-même. Malheureusement, le féminisme est passé par là, pour dénigrer la maternité et la reléguer à un second plan, comme si c’était un accessoire dont la femme pouvait disposer comme bon lui semble, quand et si elle le souhaitait. « Le travail diabolique qui s’opère depuis la légalisation de l’avortement, a détruit, dans ces femmes qui se sont permis de tuer leur enfant, leur sens du caractère sacré de la maternité. L’avortement n’est pas seulement le meurtre d’un innocent, il assassine aussi les femmes de façon spirituelle » (Alice von Hildebrand). Nous pouvons penser également à la mentalité contraceptive de notre époque, où la maternité devient un fardeau et une aliénation. J’en parle dans ce podcast.

« Après avoir passé 50 ans à regarder la stérilité du féminisme détruire nos sociétés, nous avons la preuve que la pureté, la virginité et la maternité sont importantes, non seulement pour les femmes, mais pour la société toute entière » (Carrie Gress, dans un ouvrage dont je vous parle dans cet article). Oui, la maternité, la pureté, la chasteté sont cruciales, encore plus dans une société qui perd tous ses repères, et où le faux devient le vrai, où les valeurs morales se perdent, ainsi que le bon sens. Pourtant, “la vocation de la mère, parce qu’elle est une participation à l’œuvre de Dieu, est la source d’un grand bonheur. Dieu, qui appelle la femme à une grande abnégation, enrichit au centuple celles qui respectent et aiment sa sainte volonté” (Père Jean-Dominique, D’Ève à Marie). Se sauver en étant mère, c’est se sanctifier par sa maternité, se rapprocher de Dieu à travers celle-ci, et monter au Ciel avec ceux que nous auront enfantés. Concrètement, comment faire ?

Parlons tout d’abord de la maternité charnelle. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » ne signifie pas seulement être prête à mourir pour Dieu. C’est aussi faire son devoir quotidien avec patience, persévérance et amour. Les repas, l’entretien de la maison, le soin de notre mari et de nos enfants : tout cela peut sembler bien basique et monotone, et pourtant, c’est là que nous pouvons faire le plus de bien, si nous le faisons avec amour. « Une mère chrétienne, c’est celle qui fait de sa maternité un sacerdoce, qui verse la foi avec son lait dans les veines de son enfant. C’est celle qui apprend aux petites mains à se joindre pour la prière, aux petites lèvres à bégayer les noms bénis de Jésus et de Marie. C’est la mère qui sait caresser et punir, se dévouer et résister. Cette mère-là sera qualifiée pour enseigner un jour à sa fille la modestie et le dévouement, et pour inculquer à son fils, l’amour des vertus viriles et la noble passion du devoir » (Monseigneur d’Hulst). Une mère a tant à donner à ses enfants, à commencer par la connaissance et l’amour du bon Dieu !

En ce qui concerne les religieuses, les célibataires, les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants ou qui ne peuvent plus en avoir à cause de leur âge, il y a d’autres façons de vivre sa maternité que de façon charnelle. Que ce soit par vos prières, vos conseils, votre aide matérielle, votre soutien moral et affectif, le temps que vous offrez aux jeunes et aux moins jeunes, le soin que vous apportez aux autres, votre maternité spirituelle n’en sera ni moins belle ni moins utile. Que vous soyez carmélite, marraine, institutrice, bénévole dans une association, aide-soignante ou que sais-je encore, vous pouvez mettre en oeuvre de différentes manières votre don de soi, votre générosité, la transmission de ce que vous avez reçu (foi et valeurs morales notamment), l’accompagnement de l’autre sur le chemin de la vertu. Chaque femme, quel que soit son âge, son statut, son expérience, a quelque chose à apporter à la société et au prochain. Chacune a un rôle à jouer dans l’économie de son propre salut et de celui des autres. Et sa maternité (charnelle, spirituelle, morale) la sauvera, car c’est sa vocation et son chemin de sanctification. À condition qu’elle persévère avec modestie, dans la foi, dans la charité et dans la sainteté. Tout un programme !

Et vous, que vous inspire ce passage de l’épître de Saint Paul ? Comment l’interprétez-vous ? Dites-moi tout en commentaire !

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17 réflexions sur “La femme se sauvera en étant mère

  1. Hélène dit :

    Je ne saisis pas en quoi le féminisme dénigre la maternité, qu’elle soit physique ou spirituelle. Quid des féministes qui se battent justement pour permettre aux femmes de vivre leur maternité dans la plus grande sérénité, de s’y consacrer pleinement ? De celles qui se battent contre les médecins, sages-femmes, gynécologues peu scrupuleux qui violentent les femmes qui accouchent et font de ce moment une chaîne de production inhumaine ?
    Le féminisme ne dit pas que la maternité est une voie honteuse pour les femmes, ou qu’elle doit être évitée à tout prix au profit du travail et de la domination sur l’homme : il dit au contraire que celles qui souhaitent être mères doivent être respectées dans leur choix, aussi bien que celles qui ne le souhaitent pas. En somme, le féminisme prône la liberté de choix et le droit d’être respectée pour ce choix, sans devoir affronter des hordes venues nous dire que nous sommes de mauvaises femmes parce que nous sommes mères ou ne le sommes pas.

    • Thérèse dit :

      Il suffit de lire Simone de Beauvoir ou certains extraits de ses livres pour savoir ce qu’elle pensait de la maternité. Oui, certaines femmes luttent contre les violences gynécologiques, mais cela n’empêche pas que cette idéologie prône ma maternité comme u asservissement ou un accessoire, il n’y a qu’à voir pour cela la façon dont elles défendent l’avortement. La liberté et le respect du choix de chacun sont des notions complètement galvaudées et très mal comprises à l’heure actuelle, grâce auxquelles on se permet les pires horreurs d’ailleurs.

  2. Hélène dit :

    Mais Simone de Beauvoir (et celles qui ont repris ses théories) n’incarne en rien le féminisme en tant qu’ensemble. Par ailleurs, ses dires ont pour beaucoup été corrigés, repris et problématisés par les féministes il y a déjà plusieurs années. Il ne s’agit pas de prôner la maternité comme un asservissement ou un accessoire, mais de montrer que la femme peut s’exprimer et jouer son rôle par d’autres moyens (ainsi, d’ailleurs, que vous le dites vous-même : par la prière, le soutien moral, l’aide à son prochain, tout cela sont des formes de maternité absolument pas rejetées par le féminisme, bien au contraire). Quant à l’avortement, je sens par avance que nous ne serons pas d’accord, mais souvenons-nous toujours de ces femmes violées, victimes d’inceste, ou tout simplement trop pauvres qui ne pourraient pas assurer une vie décente à leur enfant : on n’avorte jamais de gaieté de coeur, comme on irait au marché, mais bien par nécessité absolue. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que cet acte soit encadré par la loi et la médecine, plutôt que de risquer une mise en danger de la vie de la femme qui tentera un avortement clandestin ?
    Enfin, c’est précisément en raison de ce non-respect de la liberté de choix et de cette incompréhension que les féministes se battent encore aujourd’hui : ce mouvement disparaîtra le jour où cette liberté et ce droit sera respecté, compris et appliqué par tous, car alors le féminisme n’aura plus de raison d’être.

    • Thérèse dit :

      Je vous propose d’écouter cette émission qui vous éclairera sur de nombreux points : https://www.youtube.com/watch?v=YhsC1j6byF0&t=6s. Concernant l’avortement, j’ai déjà répondu de nombreuses fois à tous ces arguments : l’avortement est un meurtre, c’est une chose, mais surtout je ne suis pas d’accord avec vous sur le fait que l’on avorte qu’en cas de nécessité absolu, c’est faux. Il y a énormément d’avortements « de confort » également.

  3. Hélène dit :

    Environ 10 à 15 cas par an, sur quelque 200 000 avortements, et 3% d’avortements récurrent sur l’ensemble, ce sont les chiffres cités par Grégoire Moutel dans Le Monde. Est-ce ce que vous appelez « énormément » d’avortements de confort ? Il faudra que vous précisiez votre pensée, simplement me dire que j’ai tort n’avancera la conversation à rien. Pour moi, cela ressemble plus à quelques dérives qui n’invalident en rien la démarche de celles qui se servent de ce recours correctement, comme pour tous les autres domaines où des dérives sont constatées.
    Quant au podcast auquel vous me renvoyez, je crains fort qu’il ne m’éclaire en rien, puisque je lis votre blog depuis pas mal de temps maintenant et y ai déjà trouvé ce qui s’y dit.
    Ceci dit, il me semble qu’il est temps pour moi de m’éloigner de votre travail, qui est malheureusement de plus en plus éloigné de mes convictions et de mes réflexions. Bonne continuation à vous et à votre communauté.

  4. Claude-Aline dit :

    Bonjour Hélène,

    Suite à une discussions avec mon gynécologue concernant l’avortement, il a pu me confirmer que la majorité des avortements sont faits par des femmes déjà mères qui ne souhaitent simplement pas un nouvel enfant… On peut tout de même discuter de la nécessité absolue d’avorter dans ce genre de cas.

  5. Marit dit :

    Merci pour cet article. Je pense effectivement que l’on peut faire foisonner la vie où que l’on se trouve et quel que soit notre état, âge ou métier. Je vous conseille le livre du père Adrien Candiard « Veilleur, où en est la nuit ? ». C’est un petit traité sur l’espérance (très court et très accessible) qui donne envie de croquer la vie (éternelle) à pleines dents.

  6. Marica dit :

    Je pense en effet qu’il serait important, avant toute discution sur le sujet, de définir ce qu’est un avortement de confort. Il y a sûrement une grande différence entre celle que donne la loi premièrement, les médecins deuxièmement et la morale catholique enfin (qui est celle de la vérité soit dit en passant). L’expression avortement de confort me semble extrêmement subjective.

  7. Abby dit :

    Bonjour Marica. Effectivement il s’agit d’un concept purement subjectif : étant sage-femme je peux vous dire que le terme d’IVG de confort n’est aucunement issu du vocabulaire médical. Il n’existe pas non plus dans le droit français. Il s’agit donc d’une formule qui n’a aucune valeur ni médicale, ni juridique, et qui peut donc être définie différemment selon les personnes qui l’emploient.
    Soit dit en passant, et bien que nous nous trouvions sur un blog catholique, je tiens à rappeler que toutes les femmes qui ont recours à l’IVG ne sont pas croyantes. Affirmer que la morale chrétienne est l’unique vérité me semble donc contre-productive dans votre démarche, d’autant plus qu’elle n’a, elle non plus, aucune valeur médicale ou juridique.

    • Thérèse dit :

      Sans être catholique, la morale naturelle et le bon sens sont bien suffisants pour s’apercevoir qu’il est grave de tuer l’enfant que l’on porte, quelles que soient les raisons. On essaie de faire croire aux femmes qu’ils s’agit d’un acte anodin, ce qui est complètement faux (il suffit de voir les témoignages qui existent à ce sujet). Comme dit dans un autre commentaire, beaucoup prennent l’avortement pour une contraception (qui est mauvaise également). Le nombre d’avortements qui ne baisse pas depuis tant d’années montre bien que rien n’est fait pour aider les femmes et qu’il ne s’agit pas d’avortement « de détresse ». Quoi qu’il arrive, que l’on soit croyant ou non, tuer son bébé est un meurtre et nul n’a le droit de toucher à sa vie, quelles que soient les conditions de sa conception.

  8. Clotilde dit :

    Ça doit dépendre des sage femmes alors. La mienne qui est totalement pro IVG a quand même été assez honnête pour déplorer un recours TRÈS excessif à l’avortement. Une de ses patientes y a eu recours 6 fois (!!) parce qu’elle refuse de prendre la pilule. « C’est quand même un cas exceptionnel » avons nous rétorqué avec mon mari. « Oh non, si vous saviez le nombre de femmes qui l’utilise en guise de contraception, nous a-t-elle répondu ». Voilà pour le cas par cas.
    Ensuite d’un point de vue de principe, est-ce normal de mettre avortement et accouchement quasiment sur le même pied d’égalité ? Mon corps, mon choix ; un enfant, pas d’enfant. Donc donner la vie ou l’oter, c’est la même chose ? On nage en plein délire. Notre nature nous rappelle chaque mois que nous pouvons porter la vie, pas le contraire !!
    D’ailleurs, quand bien même le fœtus serait condamné, laissez lui passer quelques mois de vie heureuse dans l’utérus de sa mère, comme disait une sage femme. On peut au moins lui donner ça à défaut de mieux. Il n’a pas demandé à être conçu. Qu’on lui fiche la paix.

  9. Clotilde dit :

    Quant à la valeur « juridique »… C’est la même « valeur » qui va justifier GPA, PMA, euthanasie…? Dans ce cas-là, il est urgent de s’asseoir dessus bien confortablement !

  10. Abby dit :

    Le sujet de l’avortement n’étant absolument pas le sujet de l’article de Thérèse, je ne m’attarder au pas trop sur le sujet, mais sachez d’abord que votre sage-femme a failli par deux fois à son devoir professionnel dans l’exemple que vous citez : elle n’a pas respecté le secret professionnel et médical, et a porté un jugement personnel sur une patiente auprès d’une autre dans l’exercice de ses fonctions, prenant ainsi le risque d’intervenir dans votre éventuelle décision, si vous aviez fait le choix ou non d’un avortement. Ensuite, l’IVG et l’accouchement sont deux procédures différentes en médecin, absolument pas mises sur un pied d’égalité. Les deux sont possibles, les deux sont différents, un point c’est tout. Enfin, comme citées plus haut, les raisons d’avorter sont multiples, et un foetus condamné comme vous l’appelez peut constituer un réel danger pour la vie de la mère si l’IVG n’est pas pratiquée à temps. Sur ce, je n’interviendrai plus sur ce sujet pour ne pas parasiter l’espace commentaire par un débat qui n’a rien à voir avec le sujet d’origine de l’article.

  11. Clotilde dit :

    Quant à la valeur « juridique »… C’est la même « valeur » qui va justifier GPA, PMA, euthanasie…? Dans ce cas-là, il est urgent de s’asseoir dessus bien confortablement !

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