La modestie est l’ambassadeur de la beauté

Cette conférence a été donnée dans la région de Bordeaux les 20 et 21 février 2021. Vous pouvez l’écouter en cliquant ici. Je vous copie ici mes notes.

Pourquoi la modestie se fait-elle rare de nos jours ?

  • Féminisme -> Ce sont surtout elles qui ont voulu les pantalons, le droit de porter des choses plus courtes, etc. Libérer la femme = la rendre objet (sexuel) ou la faire devenir un homme. Mépris de la femme et de la maternité.
  • Nature humaine (blessée par le péché originel) : désir de plaire, toujours chercher à transgresser les limites, à faire plus court, plus moulant. Besoin d’attirer le regard, de séduire. On veut de l’attention, on veut se sentir aimée, et nous sommes prêtes à tout pour cela même si ce n’est pas logique et même si c’est une mauvaise attention qui nous transforme en objets.
  • Déchristianisation du monde, esprit de révolution et de révolte, plus de repères (beau, vrai). Maître-mot : chacun fait ce qu’il veut, pense ce qu’il veut. Ne pas prendre ses responsabilités surtout si cela empiète sur ma liberté (donc mieux vaut éduquer le regard des hommes que de faire attention à notre façon de nous habiller, par exemple).
  • Pudeur se perd. Différence décence (objective) vs pudeur (sentiment personnel, pour soi, varie d’une personne à une autre et selon le contexte). Mondanité, respect humain, désir de faire comme tout le monde. Peur d’être différent et/ou mis de côté. Mais vu le monde dans lequel nous vivons, cela devrait être une gloire d’être mis de côté ! « A force de tout voir on finit par tout supporter… A force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… A force de tout accepter on finit par tout approuver ! » (St Augustin).
  • Exemples de modestie pas très reluisants. Modestie extérieure mais pas intérieure (hypocrite et incohérent). Modestie moche. Difficultés à trouver ce que l’on souhaite dans les magasins.

Existe-t-il une façon chrétienne de s’habiller ?

Nous sommes chrétiens, tout dans notre vie doit refléter notre foi, et tous les jours, pas que le dimanche. Tous nos actes doivent nous mener au Ciel. Nos vêtements aussi ! Ce sujet n’est pas anodin (cf. Genèse et Fatima). Nos vêtements doivent être :

  • Vrais : refléter ce que nous sommes. Pas de contradiction intérieur/extérieur. Uniforme. Rôle politique au sens large car définit qui nous sommes. « Sans apparaître démodés ou décalés, mais en restant libres et toujours « revêtus du Christ », les chrétiens choisiront donc une apparence digne et sobre, en même temps que joyeuse et belle, pour honorer un corps qu’ils ne veulent ni exhiber ni mépriser ». « L’Église demande du baptisé que son vêtement ne contredise pas sa foi, que l’extérieur ne contredise pas l’intérieur« – Alban Cras, La symbolique du vêtement dans la Bible. Refléter que nous sommes chrétiens, que nous sommes des femmes, que nous avons telle personnalité, tel style, tel mode de vie. L’intention ne suffit pas (je n’ai pas l’intention de faire le mal ou de porter quelqu’un à l’impureté).
  • Bons : nous porter au bien et porter au bien ceux qui nous entourent. Nous protéger du froid et des intempéries. Être bons pour notre silhouette et notre morphologie. Garder notre pudeur, notre pureté, notre humilité. Pas source de vanité, d’ostentation, matérialisme, de distraction, de superficialité. « La chasteté de la femme exige un souci permanent de la chasteté…des autres » (abbé Dantec). « La pureté demande la pudeur. La pudeur préserve l’intimité de la personne. Elle désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché. Elle est ordonnée à la chasteté dont elle atteste la délicatesse. Elle guide les regards et les gestes conformes à la dignité des personnes et de leur union. La pudeur est modestie. Elle inspire le choix du vêtement » (CEC).
  • Beaux : importance du beau, qui élève l’âme vers Dieu. Contempler Dieu à travers la beauté de sa création, la beauté de l’art, la beauté de la femme. « La beauté fait partie de la grâce de la femme. La femme est belle, mais sa beauté ne vient pas de la régularité de ses traits, elle vient de la présence de Dieu en elle, de la lumière intérieure qui illumine ses traits. C’est Dieu en nous qui est beau » (Jo Croissant). « On comprend alors facilement le rôle du beau dans l’éducation. Le beau est un éclat de la vérité et du bien qui leur donne une lumière, une clarté particulières. Le beau est comme une loupe qui permet d’entrer plus facilement dans le secret du vrai et du bon. Le sens du beau rend intelligent puisqu’il aide à mieux comprendre le vrai, il rend vertueux parce qu’il rend la vertu aimable. Il est donc important de faire vivre les enfants et les jeunes dans de la beauté, de leur présenter la vérité avec ce vêtement qui lui revient, et d’adapter ainsi leur cœur aux vrais biens » (Père Jean-Dominique, Adam où es-tu). Éduquer les enfants au beau (mais aussi au vrai et au bon). Beauté qui élève vs beauté séductrice, qui avilie.

Équilibre à trouver entre le vrai, le bon et le beau. Équilibre aussi dans notre manière de traiter notre corps : ni mépriser, ni exhiber. Être dans le monde sans être du monde. Être une femme à part, qui ne pactise pas avec le mal, mais qui ne vit pas non plus complètement en décalage. À la lumière de ce que je viens de dire : importance de la modestie et de l’habit réellement féminin. Pas de pantalon, pas de choses moulantes, transparentes, trop courtes, trop décolletés. Minimalisme, éthique. Rien qui puisse nous réduire à un objet, comme si nous n’avions pas d’âme, ou provoquer la parcellisation de notre corps (attirer l’attention juste sur telle ou telle partie intime). Les modes actuelles ne sont que le reflet d’un monde qui cherche à corrompre la femme et à lui faire perdre sa dignité et son essence féminine propre. Le monde actuel cherche à extérioriser la femme, à la rendre superficielle et à la réduire à être un objet sexuel. Cherche également à créer une société androgyne qui ne reconnaît ni la différence ni la complémentarité féconde des deux sexes.

La beauté de la femme chrétienne

Modestie et féminité vont permettre cohérence intérieur/extérieur. Vêtement = illustration de la vocation de la femme. Voile / modestie = manifestation de ce statut. Moyen d’apostolat, témoignage très important dans une société qui n’a plus aucun repère.

  • Vocation de la femme : compagne et aide pour l’homme (cf. Genèse). Mission/sous-mission. Soumission n’est pas négative. Se mettre sous l’autorité et la protection de, soutenir.  « Le mari est le roi de la famille et le chef de la femme: celle-ci, qui est la chair de la chair de l’homme et l’os de ses os, sera soumise et obéira à son époux, non pas à la manière d’une esclave, mais d’une compagne; son obéissance ne sera exempte ni d’honnêteté ni de dignité » (Léon XIII). Rien de dégradant, cf. Sainte Vierge sous l’autorité de St Joseph. Religion catholique a redonné sa place et sa valeur à la femme qui était considérée comme un objet ou un esclave. Maternité (physique, spirituelle) : cycle féminin. Exemplarité dans les petites choses et les grandes. Corps temple du Saint Esprit et lieu de co-création de la vie avec Dieu.
  • Manifestation de ce statut : voile et modestie. Cf La femme éternelle. Montre notre dignité particulière et notre soumission à Dieu, à travers l’homme. Dignité de la maternité. Humilité devant Dieu, symbole de la soumission de l’Église au Christ. Signe de la dignité inhérente à toute femme, qui a le pouvoir de recevoir en elle la vie. L’Église voile ce qui est sacré (tabernacle, autel, calice). Le voile « cache » et pourtant c’est la plus belle parure de la femme car il manifeste son acceptation constante et amoureuse d’une mission qui relève du domaine de l’invisible. La véritable beauté c’est de se donner. L’effacement de la femme est insupportable au monde moderne car la transcendance lui est insupportable. Beauté qui élève, qui fait penser à Dieu, quoi donne envie d’être digne de cette beauté, de la respecter.

Vêtement modeste et féminin illustre vocation de la femme et sa dignité de femme, de mère et d’épouse. Le voile et la modestie illustrent très concrètement ce statut. Tous les jours ! Pas que le dimanche, même si dimanche = attention spéciale. On est une femme tous les jours, on a une dignité tous les jours. Montrer l’exemple aux enfants. Importance de la modestie pour soi mais aussi pour la société (hypersexualisation). Être fière d’être une femme dans toute sa beauté que Dieu lui a donnée. Être soi-même, fidèle à sa vocation. Cela demande de l’humilité, des sacrifices, pas toujours de la reconnaissance malheureusement. Sentinelle de l’Invisible, anonymat, discrétion, se donner pour les autres. Et pourtant, irremplaçable et indispensable, quoi que le monde essaie de nous le dire. Restons à notre place, car le monde a besoin de vraies femmes et de saintes femmes. De grandes choses à accomplir en tant que femmes, n’en déplaisent aux féministes !

Conclusion

« Une tenue décente est la plus belle parure à la beauté » Saint François de Sales. Modestie = ambassadeur de la beauté. Père de Blignières dit même « la femme est l’honneur du peuple chrétien par sa beauté ». C’est en étant nous-mêmes, pleinement nous-mêmes, que nous pourrons rayonner et faire le bien. En étant 100% féminine, 100% chrétienne, tout le temps. Ne soyons pas la lumière cachée sous le boisseau, mais celle qui illumine la demeure, comme nous le dit Notre-Seigneur lui-même : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » (Matthieu, V, 14-15)

Vous pouvez écouter la version audio de cette conférence en cliquant ici.

Crédit photo : Pexels.

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