“La place de la femme est à la cuisine”

Je me place d’un point de vue féminin dans cet article. Bien entendu, beaucoup d’hommes savent aussi cuisiner 😉

Beaucoup de personnes, souvent des hommes, pensent que la femme n’a aucun droit de parole ou d’action dans sa famille et dans la société, mis à part le fait de cuisiner, de faire le ménage et de changer les couches de ses enfants. D’autre part, nombre de féministes (et pas que) s’insurgent contre ce qu’elles considèrent comme un abaissement de la femme. Pour elles, les tâches ménagères, en général, sont considérées comme une aliénation. S’occuper de son foyer est presque devenu dégradant, sauf, à la limite, si tout ceci se fait à parts strictement égales avec le conjoint. La vision de certaines femmes qui ont choisi de rester au foyer n’est peut-être pas aussi négative. Cependant, il est parfois difficile, il est vrai, d’accomplir ces tâches répétitives et quotidiennes avec entrain, sans lassitude et en ne se dévalorisant pas. Dans l’article d’aujourd’hui, je voudrais vous rappeler combien le rôle de la femme qui cuisine est important, et pourquoi il est insensé de vouloir l’amoindrir ou le mépriser.

La cuisine est une pièce dans laquelle les mamans passent souvent beaucoup de temps. En effet, nous mangeons en moyenne 3 fois par jour (sans compter les goûters), et toute la famille ne mange pas forcément la même chose, au même moment ou dans les mêmes quantités. Le temps passé dans cette pièce de la maison est donc généralement assez conséquent. C’est là que les enfants viendront trouver leur maman pour se confier peut-être plus facilement dans ce cadre moins intimidant et plus chaleureux. C’est aussi là que se transmettront les recettes familiales de mère en fille ou de mère en fils. C’est là que les enfants apprendront aussi à “mettre la main à la pâte” au sens propre comme au sens figuré : cuisiner, mettre le couvert, débarrasser. La cuisine est donc avant tout un lieu de transmission, d’apprentissage et de convivialité. “Dans certaines familles, le dîner est le moment le plus sûr pour certains de ses membres de rester connectés et de savoir ce qui se passe dans la vie de chacun” (Carrie Gress, Théologie du foyer. J’en parle dans cet article). Pensons au côté communautaire des repas, à tous les cérémoniaux qui les entourent, plutôt que d’en rester uniquement au côté utilitaire.

Le fait de cuisiner va également permettre à la mère de famille de sélectionner avec attention les ingrédients qui lui serviront pour élaborer ses repas. Et, pourquoi pas, d’avoir un petit potager dont elle s’occupera. Savoir ce que l’on cuisine et comment on le cuisine, c’est le luxe qui est donné à celles qui passent du temps derrière leurs fourneaux. Donner sa vie pour ceux que l’on aime, c’est non seulement sacrifier une partie de sa journée pour nourrir les corps, mais surtout nourrir les âmes. “Notre faim est un constant rappel que, si certains besoins peuvent être satisfaits temporairement par les bonnes choses de cette terre, il y a une part de nous qui demande davantage, à travers la communion avec le Christ, dans l’Eucharistie sur cette terre puis dans la béatitude éternelle” (Carrie Gress, Théologie du foyer). Apprenons à nourrir nos âmes et nos relations : c’est aussi ce qui nous différencie des animaux. N’oublions pas aussi de jeûner quand il le faut, afin de nous sacrifier et de discipliner nos appétits.

Enfin, la cuisinière parfois lasse des légumes à découper et des fruits à éplucher, pourra se souvenir que ces simples gestes ont un impact sur toute sa famille. Qu’elle est la garante de leur bonne santé, de leur vitalité. Que son travail permet aux grands et aux petits d’avoir un bon rythme de vie et de grandir physiquement mais aussi moralement. “La maison, comme le disait Chesterton, est petite, comparée à une entreprise ou à un bureau, mais elle va nous faire une grande impression et nous marquer. Le foyer, par sa nature, est fait pour être la préfiguration du ciel. Il doit à la fois nous combler en cette vie terrestre, mais, en même temps, nous offrir un aperçu de ce qui arrivera lorsque nous verrons l’accomplissement de la promesse du Paradis que le Christ nous a faite” (Carrie Gress, Théologie du foyer). “Le but de mes efforts doit être de trouver une nouvelle forme de sainteté, dans mes rôles de mère et d’épouse. Je n’ai pas besoin de fuir mes occupations, il me faut seulement être capable de leur donner un souffle de vie, de les transformer intérieurement. Mon travail et mes efforts, quelle belle prière ! (…) Les efforts liés à mon travail quotidien seront mon apostolat. Et la chapelle ? Ce sera ma maison, là où ma présence attentive brillera comme une veilleuse allumée toujours devant l’autel.” (Teresa Dmochowska, Les yeux fixés sur le ciel. J’en parle dans cet article).

Même les tâches les plus simples ou les plus anodines ont leur importance. J’espère, à travers cet article, vous avoir rappelé l’importance de tout ce qui était lié à la cuisine. L’importance de cette pièce particulière de la maison, mais aussi de la nourriture corporelle et spirituelle qui s’y prépare. Essayons de remettre à l’honneur ces tâches qui semblent parfois si ingrates, et ne manquons pas d’encourager celles qui y passent des heures pour le bien de toute leur famille. Merci maman pour tout ce temps passé pour nous dans la cuisine 🙂

Pour terminer, voici un extrait du livre de G. Joannès, O femmes ! Ce que vous pourriez être : “C’est une contradiction et une erreur opposée au sens chrétien de penser que les travaux et les luttes de chaque jour, les soucis de maîtresse de maison et mère de famille, précisément ces devoirs que la Providence vous impose, sont un obstacle à la vie intérieure. Vous adonner à ces devoirs, subir et accepter ces tribulations inévitables, avec l’intention de réaliser les desseins de Dieu sur vous et de lui plaire, quel puissant moyen de sanctification, car c’est faire la volonté divine ; et faire la volonté de quelqu’un, c’est le servir”.

Si vous souhaitez lire l’ouvrage de Carrie Gress (en anglais), vous pouvez vous le procurer ici. En commandant ce livre sur Amazon et à partir de mon site, vous me permettez de toucher une modeste commission, sans pour autant payer plus cher, et ainsi de financer la maintenance et la mise à jour de ce site 🙂 Merci d’avance 😉

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Crédit photo : Pexels.

9 réflexions sur ““La place de la femme est à la cuisine”

  1. Marie dit :

    Très bel article, merci Thérèse ! Avec le petit clin d’oeil à une « phrase » qui tourne sur les réseaux sociaux à ce sujet 😅

  2. Thomas dit :

    Dieu merci, la femme ne se réduit pas à cette place. Personnellement je préfère jouer avec mes filles que passer des heures à cuisiner des plats compliqués.

  3. geno dit :

    Très bel article. Les conversations les plus importantes que j’ai eues avec ma mère pendant mon enfance et mon adolescence, avaient lieu dans la cuisine, en rentrant de l’école, alors que mon père n’était pas encore revenu du boulot. Elle faisait donc bien plus qu’éplucher les patates, elle éduquait la femme que je suis devenue !

  4. Susanne dit :

    « LA PLACE DE LA FEMME EST DANS LA CUISINE »

    C’est un cliché, mais il ne faut pas y voir un reflet négatif de la place des femmes.

    La cuisine est le cœur physique de la maison, et la place de l’épouse et de la mère devrait être à la maison. Elle est le cœur émotionnel et spirituel de sa famille.

  5. marypfc dit :

    Certes, la cuisine est une activité qui en rien n’est abaissante… Mais delà a défendre la fameuse phrase « la place de la femme est à la cuisine » je suis perplexe. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que cette phrase est extraite d’un enseignement d’un pasteur et que le contexte dans lequel est sorti la citation « la place de la femme est à la cuisine » est assez douteux… Il explique que la femme doit se préoccuper uniquement des taches pratiques, et je pense que si nous nous préoccupions uniquement des taches pratiques, aucune d’entre nous serait ici, à philosopher sur ce vlog passionnant !

    Bien que la place d’une mère au foyer (ou d’un père au foyer) est à la cuisine lors de la préparation du repas, la famille doit être présente dès que possible… en effet, comme vous l’avez si bien précisé, chère Thérèse, « La cuisine est donc avant tout un lieu de transmission, d’apprentissage et de convivialité ».

    Je me permet d’ajouter une notion de temporalité : chaque chose en son temps : la cuisine est un espace, ou chacun se doit de passer du temps… mais pour la préparation des repas, la femme a le droit de sortir de chez elle, rencontrer des amies, ou même aller prier dans une église…

    C’est pourquoi j’ose affirmer « La place de la famille est à la cuisine lors de la préparation des repas », phrase qui me semble bien plus raisonnable, véridique et juste.

  6. Marie dit :

    Marypfc : Thérèse ne défend pas la phrase ni le contexte à proprement parler, c’est simplement un clin d’œil à l’actualité, avec un brin d’humour. ☺️
    Thérèse corrigez moi si je me trompe

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