Voici quelques extraits du superbe livre de Marie Noël, Almanach pour une jeune fille triste. Retrouvez-en la présentation complète sur YouTube.

« En 1920, aux lendemains d’une guerre mondiale et de conflits intérieurs, Marie Noël effectue une cure de repos à Bellevue où elle rencontre une jeune fille qui souffre, elle aussi, de lassitude et de mélancolie. Elle compose à son intention un florilège de textes qu’elle collecte au gré de ses cueillettes livresques : citations d’auteur, exercices d’écriture, recettes de cuisine, remèdes de grand-mère, sentences de morale, scènes des Évangiles, chansons d’autrefois, poèmes d’aujourd’hui. Elle annote ainsi quatre carnets aux couleurs des saisons. L’écriture terminée, elle quitte sa compagne de convalescence sans lui remettre les feuillets manuscrits. Ceux-ci ne semblent pas lisibles en l’état. Ils sont donc corrigés à de multiples reprises, et ce jusqu’à la mort de la poétesse. Livre inédit qui respecte l’esprit de Marie Noël et la lettre des versions originales, cet Almanach pour une jeune fille triste propose, tout comme les Notes intimes un recueil de pensées écrites page après page pendant une année. Il invite à (re)découvrir le bonheur dans la simplicité du quotidien. »

« La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour. »

« L’essentiel est de sentir le prix du moment présent et de lui faire donner tout ce qu’il peut avoir de bon, de beau et d’édifiant. Voilà notre tâche, être utile dans la minute présente, sans escompter rien de la minute suivante. La plus belle œuvre est celle du moment. Le reste, cet avenir qu’il ne faut pas interroger, tu verras ce qu’il réserve de bon, de beau et de juste. Toute inquiétude vaine est une dépense nuisible. »

« Ouvrez votre porte aujourd’hui – tous les jours si vous pouvez – et partez à la promenade. Le soleil, s’il est dehors, vous mettra la joie au corps, la santé en la cervelle. Si c’est le vent qui s’y trouve, il vous nettoiera l’esprit, aérera la tête, balaiera d’un grand souffle vos humeurs grises et vos vieilles pensées moisies. La pluie vive fouettera un instant vos pensées paresseuses, et le chemin que vous suivrez, si vous le regardez bien, soit aux champs, soit dans la ville, s’ouvrira tout au long devant vous comme un inépuisable livre d’images. »

« Attendre de quelqu’un ton bien dans cette vie est comme si, étant assis au bord d’une source, tu demandais à autrui de calmer ta soif. Baisse-toi et bois. Ton bonheur t’est donné. »

« Tu supportes des injustices ? Console-toi, le vrai malheur est d’en faire. »

« Si rien n’allait jamais mal, ce ne serait pas la peine d’avoir la foi. »

« Pourquoi chercher au loin la beauté du monde ? Elle est tout autour de vous. Ouvrez les yeux, voyez, aimez… Les caractères de beauté que Dieu a mis dans notre nature d’aimer, il les a imprimés sur les formes les plus familières aux yeux des hommes. »

« Quand je me sens pessimiste, je regarde une rose. »

« Il n’est point de maladie qui puisse empêcher l’accomplissement du devoir. Si tu ne peux pas servir les hommes par tes travaux, sers-les par l’exemple de patience et d’amour. »

« La parure est une école de morale. Si la jeune fille comprend vite que le meilleur moyen de plaire est une certaine simplicité dans la mise, une certaine grâce, une certaine harmonie, ne comprendra-t-elle pas qu’elle plaira bien mieux encore en introduisant les mêmes qualités dans le caractère ? »

« On ne remercie jamais assez le bon Dieu pour tout ce qu’il nous donne. Bien souvent l’on a tort quand on n’est pas heureux. »

Retrouvez la présentation complète de ce livre sur YouTube.

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