J’ai 30 ans, je suis célibataire…et je désespère !

Ce titre peut faire sourire (ou pas), et pourtant je crois qu’il reflète une réalité vécue par de nombreuses jeunes femmes à notre époque. Et cette réalité n’est pas toujours facile à vivre et à accepter. Comment est-ce possible ? J’ai 30 ans (presque 😉 ), j’ai des qualités certaines (et des défauts aussi), j’ai un travail, une vie sociale, je me sens prête à fonder une famille mais (et oui, il y a souvent un « mais ») il y a juste un petit détail qui coince : je ne trouve pas mon prince charmant ! Encore une fois : comment est-ce possible ? Pourquoi cela m’arrive à moi ? Qu’est-ce qui cloche ou qui coince chez moi ? L’article que vous allez lire ne va pas être la énième plainte d’une célibataire qui oscille entre désespoir et frustration. Il ne va pas non plus vous dévoiler une recette toute faite pour sortir de votre célibat et fonder votre famille en 10 étapes magiques. Non, ce sont simplement les réflexions d’une célibataire épanouie et heureuse malgré tout, que je partage avec vous dans l’objectif de rassurer et réconforter celles qui souffrent de leur situation ou qui ont du mal à trouver un sens à tout cela.

Je me suis souvent demandée pourquoi il était si difficile de trouver son prince charmant à une époque où les relations sociales sont si faciles et les rencontres multipliées. Je pense que ce n’est plus une question de quantité mais de qualité. À notre époque, le niveau général d’éducation, de capacité à former ses propres jugements même à contre-courant du monde, de profondeur d’esprit et de grandeur d’âme a considérablement baissé. Il est donc plus difficile de trouver un homme, un vrai, avec lequel on se verrait passer de reste de nos jours pour former un foyer chrétien, uni, nous tirer mutuellement vers le haut et cheminer ensemble vers la vie éternelle.

Comme je le dis souvent « mieux vaut être seule que mal accompagnée ». Nombre de mariages de nos jours, même dans les milieux catholiques, se terminent par des séparations ou des divorces, peut-être parce que ces hommes et ces femmes n’ont pas assez réfléchi avant de s’engager ou se sont mariés à la hâte par peur d’être seuls. Nous n’avons pas à baisser nos standards juste pour « se caser ». Et d’ailleurs, y a-t-il un âge limite pour se marier ? Non bien évidemment. Mais il est normal pour une femme, surtout si elle souhaite avoir des enfants, qu’elle se préoccupe de son âge (surtout quand son corps lui rappelle chaque mois qu’elle pourrait être mère).

C’est au fur et à mesure de mes lectures que j’ai compris que la femme était appelée à être mère, non seulement de façon physique mais aussi de façon spirituelle. Ne désespérons pas de ne pas nous marier, cherchons plutôt à exercer nos talents et notre vocation féminine d’une autre façon. Il y a mille et une manières d’aider son prochain, de se donner, de s’oublier pour faire grandir les autres, de rayonner l’amour de Dieu. Il n’y a pas que les mères qui le font, il y a également les religieuses, mais aussi les célibataires. Comme le disait Paul Evdokimov, « la femme tient avant tout ce charisme maternel d’enfanter le Christ dans les âmes des hommes ». C’est une belle et grande mission qui nous attend, peut-être que ce n’est pas celle que nous attendions, mais peut-être est-ce celle que le Bon Dieu a prévu pour nous.

Édith Stein disait que « c’est en se consacrant à la maternité spirituelle que la femme réalise sa vocation de femme, qu’elle soit mère au foyer, religieuse ou engagée dans une activité professionnelle séculière ». Nous ne sommes pas moins femmes parce que nous ne sommes pas mères physiquement, et nous pouvons nous épanouir dans notre féminité, sans devenir vieilles filles ni frustrées. Non, je ne pense pas que le célibat soit une voie que l’on peut choisir en tant que telle comme chemin de vie. Mais si la vie nous offre ce chemin, sachons trouver le moyen de nous épanouir malgré tout et de faire en sorte de féconder ce célibat.

Découvrez mon podcast sur le célibat ici.

Crédit photo : Pexels.

2 réflexions sur “J’ai 30 ans, je suis célibataire…et je désespère !

  1. Anne dit :

    La fin première du mariage, voulue par Dieu, est la procréation. Dieu, le créateur d’Eve, a voulu que la femme soit maximalement fertile entre 21 et 25 ans. C’est donc à cet âge qu’il est souhaitable et normal de fonder une famille (la sagesse populaire parlait autrefois des Catherinettes pour les jeunes filles qui avaient passé l’âge de 25 ans)

    Etre enceinte, se lever la nuit, allaiter demande beaucoup d’énergie. Energie qu’on a dans la jeunesse, beaucoup moins après 35/40 ans. Il y a un temps pour tout.

    Beaucoup de jeunes filles oublient aussi qu’elles ont à la naissance la totalité de leurs ovocytes, qui vieillissent avec elles. Une femme de 40 ans a des ovocytes qui attendent depuis 40 ans ! C’est pour cela que les fausses couches et anomalies foetales augmentent drastiquement avec l’âge. Il en va de même pour les grossesses pathologiques (diabète, hypertension, éclampsie… sont en lien avec l’âge.) Après l’heure, ce n’est plus l’heure.

    L’abbé Loutil, dans les années 1940 / 1950 rappelait sans cesse dans ses écrits que les jeunes (aussi bien homme que femme) avaient l’obligation de s’engager positivement dans un état de vie (vie religieuse, séminaire, mariage…) quelque part entre 20 et 25 ans.

    Dans la Tradition, nombre de jeunes filles ne se soucient pas de se marier alors qu’elles en auraient l’âge (les études, le job, les amis, les sorties, les pélés… on profite de la belle dizaine 20/30 ans et on verra plus tard, après 30 ans pour le mariage) Elles oublient que le temps ne nous appartient pas, qu’il appartient à Dieu et qu’il nous demandera d’en rendre compte ainsi que des talents inutilisés. L’épidémie de célibat actuelle traduit souvent une peur de l’engagement et de la vraie vie (le roman d’Henri Bordeaux, La peur de vivre, décrit et dénonce cet état d’esprit de la jeunesse). Il faut absolument que les parents rappellent tout ceci à leurs adolescents.

    Mon prince charmant (mon mari) tient aussi à commenter la réédition de votre article :

    Des filles « très catholiques », comme en décrit ci-dessus ma femme, j’en ai connu un grand nombre. La pire que j’ai rencontrée possédait un mug avec marqué : Pas de mari, pas d’ennui. J’ai effectivement dû attendre l’age de 34 ans pour trouver ma princesse charmante.

  2. Marie dit :

    Réponse à Anne : c’est dur ce que vous écrivez là au sujet des jeunes filles dans ce que vous appelez « la Tradition », ce n’est pas vrai selon moi, je n’ai jamais vu des filles ayant une telle mentalité de ne pas vouloir se marier tout de suite pour profiter de la vie, je ne sais pas où est-ce que vous avez vu cela. L’article de Thérèse est très bien fait et puis quand on lit le 1er commentaire, on a vraiment l’impression de se prendre une claque en pleine figure… un des problèmes est plutôt que pas mal d’hommes ne veulent pas s’engager ou n’osent pas… et heureusement que les filles ont une vie sociale et font des sorties, des pélés comme vous dites, car l’homme est un animal social et elles ne vont pas rester enfermées chez elles… et merci à Thérèse pour sa douceur et sa délicatesse qui font tant de bien. De la part d’une célibataire de 30 ans et quelques.

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