Voici quelques extraits du livre de Cécile Jéglot à propos de la mode.

Quelques principes à propos de la mode. « Le premier est de suivre la mode ni en esclave, ni en grincheuse, ni de très près, ni de très loin. La femme qui a du tact et de la mesure reste dans le juste milieu qui équilibre goût et budget, première condition de ce que nous appelons le « chic ».

Le second consiste non à s’adapter à la mode, mais à se l’adapter à soi-même, à la plier à sa taille, à son allure, à son visage. Pour chaque femme, il est un ensemble qui s’harmonise à son âge, à sa position, à sa silhouette, voire à sa physionomie morale et qui fait qu’elle peut mettre ceci et non cela. Ainsi, avec une psychologie avisée de ce qui est la mode en général, fait-elle une application individuelle. Par suite, elle trouve la vraie note, celle qui la sauve du ridicule ou de la banalité, celle qui, même sans fortune, lui permet d’être personnelle.

Un troisième élément du vrai chic est la simplicité, sœur jumelle de la distinction. Sobriété des lignes, des garnitures, des tons ; une seule nuance ou deux couleurs bien mariées font correct ; trois sont déjà de moins bon goût ; à plus forte raison des teintes qui se heurtent ou se multiplient.

Enfin, il y a « le sens du convenable » non seulement par rapport à soi, mais encore par rapport aux autres. Une femme délicate songe à l’effet produit et se garde de ce qui peut surprendre ou troubler autour d’elle, ce que trop oublient de nos jours. De là, dans sa mise, rien de choquant, de déplacé, de provocant, partant, de mal élevé.

A ces quatre conditions vous serez toujours élégantes, toujours distinguées, toujours correctes et c’est énorme. Peu importe que votre robe soit riche ou non ; l’essentiel, c’est qu’on dise en parlant de vous : elle a du cachet, elle est impeccable, elle est convenable… Cela vaut mieux et beaucoup mieux.

N’acceptez donc pas le chapeau dit à la mode, s’il n’encadre bien votre visage et ne s’harmonise pas avec votre teint et votre chevelure. N’achetez pas la dernière robe, sans réfléchir que toute forme ne convient pas également aux grandes et aux petites, aux fortes et aux minces, aux honnêtes femmes et à celles qui ne le sont pas.

Et ne croyez pas dur comme fer que la mode soit neuve et que vous soyez, pour cela, obligée de la suivre. Rappelez-vous le « cycle » de l’historien, les boîtes à poudre d’Ur et les cheveux courts de la princesse Ankh. Toutes choses qui empêchent les femmes intelligentes d’être des adoratrices de la mode et de poser pour la postérité. »

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