De l’emprise à la reconstruction (témoignage)

Merci à cette fidèle lectrice pour son témoignage !

J’ai rencontré mon ex-partenaire en 2009. Au début, il était attentionné, séducteur, un vrai gentleman. Très vite, je me suis sentie valorisée, presque comme la « 7ème merveille du monde ». Mais cette image était un leurre. Dès que nous avons emménagé ensemble, les choses ont commencé à basculer. Il ne supportait pas que je sois joyeuse en public, me reprochait de « me donner en spectacle » alors que je suis quelqu’un de réservé. Il faisait des crises lorsque je voulais voir mes amies ou ma maman, alors que lui sortait sans moi à sa guise. Il critiquait mes vêtements, mon apparence, et me faisait défiler en public dans les cabines d’essayage, ce qui me mettait extrêmement mal à l’aise. À la maison, il ne participait jamais aux tâches quotidiennes, pas même lors de mes grossesses.

Très vite, ses comportements de contrôle et de dénigrement se sont multipliés : humiliations, soupçons constants d’infidélité, isolement, mensonges… Il soufflait le chaud et le froid, alternant crises et cadeaux de luxe pour me faire taire. Avec la naissance de nos enfants, les choses ont empiré : il refusait de s’occuper d’eux, me reprochait de « mal gérer », et a même usé de violences psychologiques, physiques et sexuelles. Pendant longtemps, j’ai trouvé des excuses : sa fatigue, ses angoisses, son passé… Je pensais qu’il finirait par changer avec l’arrivée des enfants. Mais au contraire, son emprise s’est renforcée.

Le déclic pour partir

Ce qui m’a ouvert les yeux, c’est quand j’ai réalisé que son comportement destructeur ne s’adressait plus seulement à moi, mais aussi à nos enfants. Il répétait avec eux le même schéma d’humiliation, de peur et de manipulation. J’ai compris alors que si je restais, je les condamnais à grandir dans ce climat de violence. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fui. Ce fut difficile, semé d’embûches, de procédures, d’humiliations devant les tribunaux. Mais je me suis accrochée à une conviction : je voulais offrir à mes enfants un autre modèle familial, un environnement d’amour et de paix.

Comment je me suis reconstruite

Ma foi a été mon moteur le plus puissant. La prière et la confiance en la Providence m’ont soutenue. J’ai aussi entrepris un travail sur moi-même. Une psychologue m’a dit une phrase qui a résonné profondément : « Il n’y a pas de bourreau sans victime. » J’ai compris alors que je devais analyser ce qui, en moi, m’avait rendue vulnérable à l’emprise. Je me suis aperçue que la perte de mon père à l’adolescence m’avait laissée avec une blessure affective profonde, et une urgence de fonder une famille à tout prix. Empathique, perfectionniste, généreuse, j’avais du mal à poser mes limites. J’étais prête à supporter l’insupportable, à me sacrifier, à croire que je pouvais « sauver » l’autre par mon amour. Petit à petit, j’ai appris à dire non, à m’affirmer, à ne plus me laisser manipuler par le charme et les mensonges. J’ai découvert des ressources intérieures que je ne soupçonnais pas. J’ai aussi trouvé un soutien immense dans la communauté chrétienne, et des espaces d’inspiration qui m’ont permis de me reconstruire comme femme, comme mère, et comme croyante.

Les red flags que je n’ai pas vus

Avec le recul, je réalise que de nombreux signaux étaient déjà présents dès le début de la relation :

• Son côté séducteur excessif, toujours entouré de femmes, aimant parader.

• Son obsession des apparences et du regard des autres.

• Sa paranoïa : il se croyait constamment suivi ou surveillé.

• Son manque d’empathie flagrant, son incapacité à être touché par ma souffrance.

• Ses mensonges répétés et sa capacité incroyable à les rendre crédibles.

• Son isolement progressif de moi vis-à-vis de ma famille et de mes amis.

• Sa manière de me faire douter de moi-même, de me culpabiliser en permanence.

Ces « red flags », je les ai ignorés par naïveté, par désir de construire une famille, par peur du conflit. Mais aujourd’hui, je les partage pour que d’autres femmes puissent les reconnaître avant qu’il ne soit trop tard.

Mon message aux autres femmes

Si je devais résumer ce que j’ai appris, ce serait ceci :

• Écoutez vos intuitions. Si quelque chose vous met mal à l’aise dès le début, ne l’ignorez pas.

• Ne sacrifiez jamais vos limites. L’amour ne demande pas de renoncements destructeurs.

• Un homme qui vous isole, vous fait culpabiliser, vous humilie ou vous fait peur, n’est pas un homme amoureux, mais un homme qui prend le pouvoir sur vous.

• On peut se reconstruire. Même après des années d’emprise, même quand on pense qu’il est

« invincible », on peut reprendre sa liberté, retrouver la paix et offrir un autre avenir à ses enfants.

Aujourd’hui, je regarde en arrière avec gratitude : gratitude d’avoir eu la force de partir, gratitude pour mes enfants qui me donnent chaque jour l’énergie de continuer, gratitude envers la foi qui m’a sauvée. Si mon témoignage peut aider une seule femme à reconnaître les signes et à se protéger, alors tout ce chemin de souffrance n’aura pas été vain.

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Crédit photo : Pexels.

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