Les portraits de l’été : Marion, sage-femme et formatrice en fertilité naturelle

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C’est à travers un groupe Facebook que j’ai pu connaître Marion et tout son engagement quotidien pour les femmes. Sans plus attendre, je vous laisse découvrir une belle personne, qui se dévoue sans compter pour aider les femmes à vivre pleinement leur féminité.

Thérèse – Pouvez-vous vous présenter aux lectrices en quelques mots ?

Marion : Mariée depuis 10 ans, je suis maman de 3 enfants, sage femme ayant travaillé à l’hôpital, en clinique privée, et désormais installée en cabinet libéral à Lille. Je suis également formatrice pour les professionnels de santé à la physiologie du cycle et j’ai créé mon entreprise de formation en 2017. Je suis passionnée par tout ce qui touche à la femme : féminité, fertilité, sexualité et maternité. C’est pour cela que je me suis formée pour devenir monitrice de la méthode de l’ovulation Billings en 2011. Je suis également animatrice Teenstar (éducation affective et sexuelle des jeunes adolescents) et récemment formée à la pédagogie Cycloshow. J’ai eu la chance de suivre deux masters : un en éthique biomédicale à l’IPLH à Paris et un autre en fertilité et sexualité à l’Université du Latran à Rome.  Je suis formatrice en fertilité naturelle.

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T. – Comment en êtes-vous venue à vous intéresser au sujet des méthodes naturelles de régulation des naissances ?

M. C’est cette passion pour la Femme, qui m’a portée vers les études de sage-femme. À la faculté, j’ai pris conscience de lacunes importantes dans les enseignements autour du cycle et de la physiologie de la fertilité. Nous sommes bien mieux formés à la contraception qu’au cycle ovulatoire. Quel paradoxe ! J’ai pu découvrir après mon diplôme, la Méthode de l’ovulation Billings car je souhaitais apprendre à me connaitre et pouvoir réguler les naissances dans ma famille. En observant ma propre fertilité, j’ai réalisé que toutes les femmes devaient savoir cela et je me suis formée pour transmettre à mes patientes ces connaissances.

J’ai pu expérimenter la joie de me sentir femme, de me sentir libre, en ayant la connaissance des différentes phases de mon cycle et ainsi, pouvoir faire coïncider nos projets de couple et de famille grâce à cette connaissance. Je me suis plongée dans la littérature des publications médicales sur ce sujet et j’ai découvert que bon nombre de scientifiques ont travaillé la question et cela n’est pas récent ! Quelques années plus tard, c’est à mes confrères sages-femmes et médecins que je transmets avec passion ces connaissances.

Quelques mois plus tard, dans le cadre de mon master, j’ai eu l’honneur de visiter un service d’un hôpital universitaire de Rome qui s’intitule : « Centre d’étude et de recherche en régulation naturelle de la fertilité ». C’est ce qui a terminé de mon convaincre qu’il est possible en France de développer des centres comme celui-là. Je me suis donc installée en libéral afin de proposer des consultations médicales gynécologiques basées sur l’observation du cycle.

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T. – Ces méthodes sont-elles réservées uniquement aux catholiques? Toute femme peut-elle les pratiquer ?

M. Non, ces méthodes d’observation du cycle ne sont pas réservées aux catholiques ou aux croyants. De plus en plus de femmes se tournent vers celles-ci. Les motivations sont différentes : écologiques (pour bon nombre), mais aussi suites à de mauvaises expériences contraceptives (hormonales ou autres), pour mieux comprendre leurs cycles et leur fertilité. Dans ma patientèle, j’ai tous les profils : des croyants et des non croyants. Quand je les interroge sur leurs motivations, l’aspect religieux intervient rarement et jamais en premier plan.

T. – Quels sont les avantages de cette méthode par rapport à la pilule ou au stérilet par exemple ?

M. Ces méthodes (car il y en a plusieurs) ont plusieurs avantages :

  • Elles sont universelles, accessibles à tous, moralement acceptables par tous
  • Leur coût est très faible
  • Elles sont sans danger pour la santé et l’environnement
  • Elles sont immédiatement réversibles
  • Elle ont un triple intérêt : éviter une grossesse, concevoir et connaître sa santé gynécologique
  • Elles permettent au couple de partager la responsabilité de la régulation des naissances
  • Elles suscitent dialogue et communication entre l’homme et la femme

T. – En quoi les méthodes naturelles aident-elles à mieux connaître son corps, même pour les femmes n’étant pas actives sexuellement ? Faut-il attendre de se marier pour s’observer ?

M. Je préfère parler de méthodes d’observation du cycle (MOC) pour être plus précise ;-). Chaque méthode est basée sur l’observation de signes que j’appelle bio-marqueurs = marqueurs biologiques. Ainsi, la femme perçoit les différentes phases de son cycle et comprend les jours où elle est infertile et les jours de fertilité. Cela lui permet d’accéder à une meilleure connaissance d’elle-même dans toute sa personne de femme. Car les mêmes hormones qui orchestrent le cycle, imprègnent tout le corps de la femme et influent sur sa psychologie, son humeur, son comportement. Donc le cycle est une porte d’entrée royale vers notre château intérieur ! C’est aussi une bonne école d’écoute de soi, de confiance en soi. Dans cette époque où le développement personnel est très à la mode, l’observation du cycle va permettre à la femme d’accéder à une grande liberté que l’on peut appeler : empowerment de la femme.

Donc chaque jeune fille peut et devrait accéder à ces connaissances. C’est ce que je transmets aux jeunes filles dès 10 ans lors des ateliers Cycloshow que j’anime régulièrement : la beauté de notre théâtre du cycle, de tout ce qui se passe sur la scène entre deux fermetures de rideaux rouges (les règles). Donc vous l’avez compris, dès les premiers cycles, pouvoir observer et comprendre sa fertilité est un trésor à partager.

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T. – Quelles sont, selon vous, les clés pour vivre les méthodes naturelles de façon sereine et épanouissante pour le couple ?

M. D’abord, il faut bien garder à l’esprit qu’une MOC est une manière de s’aimer, une école de l’amour. Ce n’est pas un moyen de contraception. Le couple va donc rentrer dans une sexualité cyclique au rythme de la femme pour trouver leur équilibre de couple. Je vois quatre clés essentielles pour les couples afin de s’épanouir dans leur vie conjugale et dans leur sexualité :

  • Se former EN COUPLE avec des moniteurs/instructeurs/conseillers
  • S’observer de façon assidue, régulière et rigoureuse
  • Tenir un tableau clair et précis quotidiennement
  • Faire suivre ses premiers tableaux avec les formateurs

T. – De façon plus générale, si vous deviez donner un conseil à toutes les femmes qui vont vous lire pour les aider à être des femmes épanouies et heureuses dans leur féminité, quel serait-il  ?

M. Voici le conseil que je donne à toute femme : « Sois toi même. Apprends à te connaître pour mieux vivre ta féminité. Déchiffre ton cycle, ses variations, ses changements pour mieux te comprendre dans toute ta personne. Fais de ta fertilité une force et non une contrainte. Sois fière d’être une femme et montre-le au monde. Entoure-toi de femmes heureuses sur qui tu peux compter. N’aie pas peur d’avoir un modèle que tu veux imiter. Prends soin de ta fille, de ta petite-fille, de ta filleule, valorise-la dans sa féminité afin qu’elle devienne une femme épanouie. »

T. – Pour conclure, pourriez-vous partager avec nous votre citation favorite ?

M. « Ressentir pour comprendre, comprendre pour ressentir… » (J.C. AMEISER, Quand l’art rencontre la science). C’est ma découverte qui est un chemin d’immense joie et de grande liberté pour moi !

Vous pouvez retrouver Marion ici, et encore .

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Crédit photos : Marion Vallet.

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