« Malheur à la femme par qui le scandale arrive ! »

Cet article est la transcription d’un sermon prononcé en janvier 2020.

Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. » (Jn 2, 5)

CHERS FIDÈLES, ces mots que la très sainte Vierge adresse aux serviteurs des noces, nous sont adressés aussi. Il faut faire tout ce que Jésus nous demande par la voix de son Église – pas seulement les choses qui nous plaisent, qui sont faciles, mais tout… même si nous avons du mal à comprendre. Pour garder la Tradition catholique, nous essayons de conserver la doctrine et la morale catholiques dans leur intégrité, sans compromis avec le monde, sans rien laisser de côté. Pour cela, nous nous référons volontiers aux papes d’autrefois, qui sont pour nous de grandes autorités. Or, il est un sujet sur lequel l’Église s’est prononcée avec solennité, et même avec véhémence, et qui pourtant semble oublié aujourd’hui, jusque dans les milieux de la Tradition. Voici environ cent ans, à partir des années 1920, les papes ont mis les fidèles en garde contre de nouvelles modes indécentes, qui « offensent gravement la dignité et la grâce féminines » et qui « entraînent des dommages temporels pour la femme […], sa perte éternelle et celle des autres ». A la même époque, Notre Dame de Fatima révélait à la petite Jacinthe qu’il viendra « des modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur ». Le sujet de la modestie chrétienne est un sujet très vaste, d’autant plus qu’il rejoint un autre sujet encore plus riche : celui de la mission et de la dignité incomparable de la femme chrétienne. Nous nous limiterons à quelques brèves considérations, qui sont suffisantes pour convaincre une âme de bonne volonté. Notons au passage que tous sont concernés : dames, jeunes filles, chefs de famille et jeunes gens.

I. Arguments d’autorité

Dès 1919, Benoît XV sonne l’alarme dans une allocution sur la mission de la femme dans la société : « Nous croyons devoir insister d’une manière particulière sur ce point. Nous savons, d’une part, que certaines toilettes aujourd’hui admises chez les femmes sont nuisibles au bien de la société, car elles sont une funeste provocation au mal ; et, d’autre part, Nous sommes rempli d’étonnement, de stupeur, en voyant que celles qui versent le poison semblent en méconnaître les néfastes effets, que l’incendiaire qui met le feu à la maison semble en ignorer la puissance de dévastation. L’ignorance peut seule expliquer la déplorable extension prise de nos jours par une mode si contraire à la modestie, le plus bel ornement de la femme chrétienne ; mieux éclairée, il Nous semble qu’une femme n’eût jamais pu arriver à cet excès de porter une toilette indécente jusque dans le lieu saint« . Nous sommes en 1921… Toujours dans les années 1920, dans deux encycliques, le pape PIE XI énumère les causes profondes des grands maux qui tombaient sur la société et, parmi celles-ci, il nomme : le triste oubli « de la modestie chrétienne, spécialement dans la vie et la tenue vestimentaire des femmes ». De même, dans l’autre encyclique : « dans la vie courante et dans les modes, surtout féminines, la pudeur chrétienne est lamentablement oubliée ».

Le pape avait peut-être connaissance de ce mot d’ordre donné par les francs-maçons à la même époque : « Il faut que nos enfants réalisent l’idéal du nu. […] La mentalité de l’enfant se modifie rapidement. Pour éviter toute opposition, il faudra y employer une progression méthodique : d’abord pieds et jambes nus, puis manches relevées, puis vous découvrirez les membres inférieurs et supérieurs, le haut du thorax, le dos, etc. … En été, l’enfant circulera presque nu par tous les temps ». Et il connaissait certainement le plan des francs-maçons de la Haute Vente, révélé au 19e siècle : « Pour détruire le catholicisme, il faut commencer par supprimer la femme. […] mais comme nous ne pouvons supprimer la femme, employons-nous à la corrompre… ». C’est pourquoi, en 1928, il lance une croisade pour la modestie.

Arrêtons-nous à ces citations des papes des années 1920, et réfléchissons. Ces papes ne parlaient évidemment pas des mini-jupes et des débardeurs… N’importe qui peut consulter les photos de l’époque pour constater qu’il s’agit de jupes qui couvraient encore les genoux. D’ailleurs, les directives données en 1928, par le cardinal Pompili, vicaire général du pape Pie XI, ne laissent aucun doute : « Nous rappelons que l’on ne peut considérer comme décent un vêtement dont le décolleté dépasse la largeur de deux doigts au-dessous de la naissance du cou, un vêtement dont les manches ne couvrent pas les bras au moins jusqu’au coude, et qui ne descendent qu’un peu sous le genou. Sont également indécents les habits faits d’étoffe transparente ». Rappelons-nous qu’il s’agit ici d’un minimum. Voilà pour l’argument de l’autorité : voyons maintenant quelques arguments relevant de la foi et la raison.

II. Arguments de raison et de foi

• Par respect pour soi-même

« Des modes indécentes qui offensent gravement la dignité et la grâce féminines… ». Que voit-on dans la nature ? Les choses de grande valeur sont cachées. On ne trouve de l’or ou de diamants qu’après de très grands efforts ; les perles sont cachées au fond de la mer… Or, la femme est un trésor pour la société. Son âme est faite pour le dévouement, et son corps est un sanctuaire de la vie. Mais le mystère de la vie doit être entouré de respect et de vénération, avec une sorte de crainte révérencielle. Ce n’est pas quelque chose qu’on brade ! Et combien plus cela est vrai pour une chrétienne, qui est le temple du Saint-Esprit ? « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux », nous dit Notre Seigneur. Voici des paroles très fortes prononcées à ce sujet, par le père Calmel : « C’est parce que ces femmes n’ont plus le sens de la pureté, se considèrent sans respect et acceptent leur profanation qu’elles se laissent entraîner par des modes honteuses. […] Qu’elles prennent conscience qu’elles sont sacrées et que le vêtement est chose sacrée, alors seulement elles cesseront de faire comme tout le monde ».

• À cause du scandale pour les autres

« …et qui entraînent sa perte éternelle, et celle des autres ». Une tenue légère et immodeste suscite des tentations dans ceux qui la voient, et c’est particulièrement grave à l’église. Cela est vrai, même s’il n’y a aucune mauvaise intention de la part de celle qui est courtement vêtue. C’est un fait ; c’est peut-être difficile à comprendre, surtout pour celles qui ne sont pas mariées, mais c’est un fait. Et si vous ne comprenez pas, avez-vous essayé de comprendre ? Avez-vous étudié la question ? Avez-vous lu sur ce sujet ? Des manuels de théologie morale, par exemple ? Les écrits des saints, comme saint Alphonse de Liguori ? Les plaquettes écrites par les prêtres, prédicateurs de retraite et confesseurs d’une longue expérience ? Mais en fait, en fin de compte, on n’a pas besoin de tout comprendre. Une femme ne comprendra jamais tout ce qui se passe dans la tête d’un homme, pas plus, d’ailleurs, qu‘un homme ne comprendra ce qui se passe dans la tête d’une femme. Il faut avoir l’humilité de se dire : Cela me dépasse, mais je ferai cet effort par charité pour mes frères en Jésus-Christ. Il est vrai qu’il y a des garçons qui vous diront : Cela ne me fait rien de te voir vêtue comme ça. Mais si vous demandez à un cambrioleur s’il faut fermer votre maison à clé, il vous dira : Mais non, ne t’inquiète pas ; cela ne craint rien !

III. Réponse à quelques objections

• « Il faut se conformer aux usages de son temps ». C’est vrai ; les saints se sont conformés aux usages et aux coutumes de leur temps, mais aux usages qui n’étaient pas contraires à la loi de Dieu. La très sainte Vierge Marie, sainte Clotilde, Blanche de Castille, sainte Maria Goretti ont vécu à des époques très différentes. Elles s’habillaient donc selon la mode de leur pays à l’époque où elles vivaient. Leurs habits variaient dans les détails, mais pas dans ce qui est essentiel au vêtement : leurs vêtements couvraient le corps. La mode dénudée actuelle est en rupture totale avec la pratique universelle du peuple chrétien, jusque dans les années 1920. Et encore, un grand nombre de femmes ont résisté à ce changement. Réfléchissons encore : faut-il se conformer à un monde satanique, révolté contre Dieu, et contre l’ordre naturel établi par lui ? Aujourd’hui s’affichent publiquement des péchés tellement immondes, qu’on ne peut même pas les nommer. Le vol, le meurtre, les pratiques contre-nature sont institutionnalisés. Est-il vraiment raisonnable de croire qu’une telle société pourrait produire des modes vestimentaires convenables ? Pourquoi ce domaine demeurerait-il intouché, alors que tout le reste est pourri ? Au contraire, le vêtement traduit exactement l’esprit d’une société. Et il n’est pas logique de se conformer au monde en ce qui concerne l’habillement, et de rejeter tout le reste.

Oui, c’est difficile, c’est un vrai martyre à petit feu, mais écoutons ces paroles de Notre-Seigneur qui est mort sur la croix pour nous : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier. Si vous étiez du monde le monde aimerait ce qui est à lui. Mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde vous hait » [Jn 15, 18-19].

• « La modestie n’est pas une question de centimètres – c’est ridicule de chicaner pour des centimètres ». Mais si, c’est une question de centimètres ! Nous sommes des êtres humains, avec un corps ; un corps se mesure en centimètres ! Il est impossible de parler de ces choses-là sans faire intervenir des mesures. Et pour ce qui est des chicaneries ; qui chicane ? N’est-ce pas chicaner que de porter une jupe qui descend pile, au ras des genoux ? Une telle attitude montre à l’évidence qu’on a mesuré, à un centimètre près, jusqu’où on peut aller. D’ailleurs, la question va beaucoup plus loin que la simple modestie : quel est le but de notre vie ? Est-ce que c’est de faire le strict minimum requis pour éviter l’enfer, où est-ce que c’est de faire tout ce qu’on peut pour plaire au bon Dieu ?

• « Il faut bien que je trouve un mari [ou que ma fille trouve un mari] ». Oui, il faut que les jeunes filles soient belles ; c’est-à-dire qu’elles ne négligent pas leur extérieur, qu’elles s’habillent élégamment, avec bon goût. Personne ne veut leur interdire cela. Mais une chose est d’être avenante, et autre chose d’être aguichante. Si vous voulez un mariage qui dure, attirez votre futur époux par des qualités qui durent (comme la générosité, la bonté, la pureté, le dévouement, la patience…) et non seulement par des charmes corporels qui passent comme l’herbe des champs.

Nous remercions sincèrement toutes les dames et jeunes filles qui font des efforts pour garder la modestie chrétienne, et qui donnent le bon exemple à celles qui hésitent encore. Nous remercions aussi les chefs de famille qui font leur devoir en cette matière : leur rôle est capital, irremplaçable. Pour ceux qui commencent, peut-être, à flancher ; tenez bon ! La vie est courte ; votre épreuve prendra bientôt fin, et Dieu récompensera votre courage.

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Crédit photo : Pexels.

2 réflexions sur “« Malheur à la femme par qui le scandale arrive ! »

  1. Jean dit :

    Cela me fait penser au site http://www.modestiecatholique.com,où il est bien dit que les robes doivent couvrir les mollets selon l’enseignement traditionnel de l’Église catholique,les bras et les épaules couverts,pas de décolletés.Les papes Benoit XV,Pie XI et Pie XII insistaient sur l’importance d’avoir une tenue vestimentaire convenable pour une femme.Saint Padre Pio lui-même refusait de confesser les femmes si elles étaient mal habillées et,vers la fin de sa vie,il disait que les robes et les jupes doivent couvrir encore 20 cm en-dessous des genoux.Voici un lien vers un site qui parle de tout cela:

    https://www.modestiecatholique.com/3-leglise-pour-la-modestie/

    Ce site est vraiment excellent,en quelques pages l’essentiel est dit.

  2. marypfc dit :

    Ce discours est extrêmement intéressant… J’aimerai juste savoir pourquoi aucun pape moderne n’est cité… Ils ont pourtant des paroles très juste par rapport à la condition de la femme dans l’Eglise… Pourquoi ne pas les exploiter ?
    Je reste perplexe sur la dernière phrase qui montre la vie comme une épreuve… bien sur, la vie n’est qu’une longue succession d’épreuve, mais la considérer elle-même comme une épreuve me semble assez pessimiste… je suis perplexe !
    Merci Thérèse pour la transmission de ce sermon qui invite à la réflexion 😄 !

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