Thérèse, mère de famille nombreuse et engagée dans l’éducation des jeunes filles (portrait)

Bonjour Thérèse, peux-tu te présenter aux lectrices en quelques mots ?

« Dieu se rit des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet). Je ne souhaite pas faire partie des gens dont Dieu se rit et j’ai toujours pensé que si le monde allait de mal en pis les causes ne venaient peut-être pas de mon voisin ignorant et perdu mais certainement de ma tiédeur. Le monde moderne nous offre un confort matériel enivrant et qui nous pousse à l’individualisme. S’investir dans les œuvres sociales est un rempart contre la mollesse et la tiédeur. Je suis mariée et mon mari et moi-même avons neuf enfants. Notre vie de famille est animée et ardente ! Mais il nous reste un peu de place pour aider notre jeunesse, tout particulièrement les jeunes filles à grandir et à répondre à leur vraie vocation du don d’elles-mêmes. Présidente de l’Association Notre Dame de Fatima et directrice de publication de la revue l’Étincelle, ma vie se rythme autour de mon époux, de l’éducation de nos enfants, de la publication quatre fois par an de la revue et des camps que nous organisons l’été.

Peux-tu nous présenter un peu plus en détail les deux gros projets dont tu as eu l’initiative, à savoir les Ames Vaillantes et la revue l’Étincelle ?

L’Association Notre Dame de Fatima est un mouvement de jeunesse qui a été créé pour apprendre à notre jeunesse à répondre aux demandes de Notre Dame à Fatima. Au sein du mouvement nous enseignons aux enfants à suivre l’exemple des petits bergers c’est-à-dire : ouvrir leur cœur à la détresse des pécheurs en se sacrifiant pour eux et en demandant pardon à Dieu à leur place, et consoler les cœurs de Jésus et Marie. Au sein même de l’association nous avons trois groupes : les Pastoureaux : petits garçons de 7 à 12 ans ; les Jacinthes : petites filles de 7 à 12 ans ; les Âmes Vaillantes : jeunes filles de 12-17ans. « Les Âmes Vaillantes » a pour objectif de permettre aux jeunes filles de créer de saines amitiés, de s’entraider dans leur cheminement et de recevoir une formation féminine. Le monde va mal car outre le fait que Dieu a été banni de notre société, l’ordre de la nature est gravement atteint. Afin de ne pas se laisser influencer il est nécessaire de conserver les principes de la loi naturelle, il est nécessaire de se former, de lire, de travailler afin qu’intellectuellement nous soyons bien éclairées pour ne pas être aveuglées par ce monde séduisant. Si nous voulons sauver notre civilisation, les femmes doivent être conscientes de leur grave devoir. Chez les Âmes Vaillantes, nous avons le désir de former les mères chrétiennes de demain qui auront la ferme volonté de donner au monde les saints dont notre société a tant besoin.

La revue l’Étincelle vient par la suite se greffer sur ce petit mouvement. À l’origine cette revue a été envisagée pour les Ames Vaillantes afin que tout le long de l’année entre les diverses activités, les jeunes filles puissent avoir matière à lire, à travailler et par ces quelques pages puissent découvrir les merveilles de la morale chrétienne, de notre histoire, de notre pays, etc… À la demande de quelques jeunes filles et mamans, j’ai ouvert cette revue à toutes les jeunes filles et femmes de France. C’est une revue de formation dans laquelle nous abordons des sujets de fond pour solidifier les convictions ou bien ouvrir des horizons à celles qui sont en recherche.

Tu es très attachée à toutes les questions de la formation des jeunes filles, pourquoi ?

Eh bien tout d’abord parce que je suis une femme. J’ai été moi-même jeune fille et je sais combien il y a de dangers qui rôdent autour de nous et qui pourraient nous entraîner dans la légèreté, l’égoïsme, la superficialité et la perte de temps. « Une vie ne vaut pas la peine d’être vécue si elle n’est pas mise au service d’une grande cause. » Nous n’avons pas le droit de laisser les jeunes filles perdre leur temps sur les réseaux sociaux, ou en regardant les séries télé… Nous n’avons pas le droit de laisser notre jeunesse féminine s’abîmer le cœur en écoutant du rap, du black métal ou autre musique libérale… Nous n’avons pas le droit de laisser nos jeunes filles rompre avec leur féminité en ne leur montrant pas les côtés néfastes de l’immodestie, de l’impureté ambiante. Leur mission qui les attend, est si belle et tellement primordiale qu’il faut que nos jeunes filles soient conscientes de ce qu’elles sont, qu’elles connaissent les défauts et les qualités liées à notre nature féminine et qu’elles soient prêtes à répondre le plus loyalement possible à leur vocation. C’est à nous de montrer à notre jeunesse ce bel idéal, c’est nous qui devons leur donner envie d’y répondre, c’est à nous de leur proposer la route à suivre.

Qu’est-ce que la féminité pour toi ?

En quelque mots, il est bien difficile de répondre à cette question si riche et qui demanderait un long article voire un livre… La féminité pour moi est avant tout un privilège. Le plus parfaire créature n’est-elle pas une femme, la Vierge Marie ? La féminité c’est l’ensemble des grâces au naturel et au surnaturel que la femme doit s’évertuer d’acquérir afin d’être un exemple. C’est le rejaillissement extérieur des qualités intérieures de la femme.
La féminité c’est une harmonie de force et de bonté, une harmonie de délicatesse et de vigueur, une harmonie de fermeté et de douceur, une harmonie de piété forte et sensible. J’entends par sensible, une piété aimante et compatissante à l’image de Notre Dame de la Compassion au pied de la croix. Cette Mère des Douleurs a su nous montrer la vaillance dans la souffrance et l’empathie pour tous les hommes, dans la personne de saint Jean, au point d’accepter de devenir la mère du genre humain. La féminité c’est aussi une responsabilité ! L’homme nous regarde, et si nous voulons le préserver et le rendre fort dans le combat, nous devons être de vraies femmes ! La féminité c’est permettre à l’homme de s’accomplir dans toute sa virilité. Plus la femme est douce, bonne, élégante et délicate plus l’homme sera viril, courageux, fier et responsable. Enfin la féminité c’est la femme forte des proverbes : « Qui trouvera la femme forte ? Son prix est celui des objets rares qui viennent de loin et qu’on apporte des derniers confins de la terre. Le cœur de son époux s’est reposé sur elle avec confiance, et il n’aura nul besoin de chercher des dépouilles. » (Prov. XXXI, 10-11)

Comment aider les jeunes filles à s’épanouir dans leur féminité, et à embrasser leur vocation telle que voulue par Dieu ?

Personnellement, je n’ai pas de recette magique… L’éducation de la maman ET du papa fait beaucoup. Chez les Âmes Vaillantes, notre travail ne peut se faire que si la jeune fille désire suivre de tout son cœur le conseil de Saint Paul : « Vivez dans le monde sans être du monde ». On ne connaît le vrai épanouissement que lorsque nous sommes dans la vérité : « Cherchez en premier le royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît. »
Il faut aider les jeunes filles en leur montrant avant tout le but de leur vie et en leur apprenant à fixer leurs regards sur ce but : le ciel. Une vie intérieure, profondément chrétienne, nourrit par un grand amour du Bon Dieu et par de saines lectures peut apporter un vrai épanouissement à notre féminité. Car plus nous aimons Dieu, plus nous correspondons à notre vocation, et plus la paix entre dans notre âme. Embrasser notre vocation c’est une chose, le faire de façon consciente et éclairée en est une autre. Nous devons préparer les jeunes filles à répondre à leur vocation telle que voulue par Dieu en les formant à leur future mission. Lire, transmettre, mettre en garde, s’entraider, se former, éclairer… sous le regard de notre modèle la Vierge Marie, me parait être un bon programme pour aider les jeunes filles.

Quels conseils particuliers pourrais-tu donner aux parents de jeunes filles qui vont te lire ? Qu’est-ce qui est crucial dans l’éducation de ces jeunes filles, les points particuliers d’attention ?

Je ne pense pas avoir la science infuse et moi-même en tant que maman je fais tous les jours des erreurs et parfois j’avance à tâton car l’éducation est un art bien difficile. Mais si je pouvais prodiguer un conseil pour l’éducation des jeunes filles : remettons en cause le parfum du féminisme qui se distille dans notre milieu catholique et traditionnel… Nos jeunes filles ont-elles vraiment conscience des responsabilités qu’elles ont, vis-à-vis de la famille ? Vis-à-vis des jeunes hommes ? Nous peinons à trouver des âmes généreuses pour se donner dans les mouvements de jeunesse… Dans les familles… Dans les paroisses… Où est notre jeunesse féminine ? Que fait-elle durant ses temps de vacances ? Leurs ongles sont toujours bien vernis, le far à joue est bien posé, la garde-robe est bien remplie… Mais le cœur ? S’est-il donné ? S’est-il ouvert à la misère et à la détresse du prochain ? La vigueur de leur jeunesse est mise au service des soirées, des flirts, des amusements, des commérages… Alors qu’il y a tant de bien à faire, tant de chose à donner. N’oublions pas de dire pour encourager nos jeunes filles : « Celle qui donne, reçoit plus que ce qu’elle a donné ». Ou encore : « Le don de nos vies nous prépare une couronne impérissable pour la vraie vie ».
Pour citer quelques points particuliers d’attention je dirais :
« Méfiez-vous des mauvais livres et des réseaux sociaux. Méfiez-vous de tout ce qui amollit le cœur de la jeune fille, méfiez-vous de tout ce qui flétrit le cœur de la jeune fille. Nous ne formons pas les âmes des saints avec ce qui traîne sur Internet et sur les réseaux sociaux. Quelle perte de temps ! Elle fait naître dans les cœurs fragiles des jeunes filles, la superficialité, la rêverie, la jalousie, le narcissisme, sans compter tous les dangers d’impureté et de mauvaises fréquentations qui les guettent… Ce qui est important dans l’éducation de la jeune fille, ce n’est pas (bien que le monde veuille nous faire penser le contraire…) son bac, ses études, sa carrière…(même si cela reste important) mais son cœur, car si la jeune fille n’a pas de cœur elle ne saura pas correspondre à sa destinée, elle ne saura pas remplir sa mission qui est : SE DONNER. Faire de nos filles des femmes fortes à l’image de la femme forte des Proverbes. Je conseillerai la lecture des Conférences des mères chrétiennes de Monseigneur Gay.

Peux-tu partager avec nous une citation que tu affectionnes particulièrement ?

Il y a beaucoup de citations que j’aime et qui me parlent mais je crois que celle qui me sert de guide et qui me remets sur la voie quand je déraille c’est une phrase de Gertrude Von le Fort dans son livre « La femme éternelle » : « Les hommes portent le monde, les femmes portent les hommes. » Si je faiblis, si je me ramollis, si je tombe dans la tiédeur, alors ce sont nos enfants qui seront tièdes, qui deviendront mous… Si je ne remplis plus mon devoir, si je déserte ma place alors c’est la désertion des miens. Et je pense qu’il n’y a pas besoin d’un grand discours pour confirmer la véracité de cette citation, il suffit juste d’entrouvrir notre fenêtre sur notre pauvre monde. Cette phrase d’ailleurs résume parfaitement une lettre de Joseph de Maistre à sa fille Constance que vous aurez la joie de lire dans le prochain numéro de l’Étincelle qui sortira au cours du mois septembre.

Pour en savoir plus sur l’association Notre Dame de Fatima : anotredamedefatima@outlook.fr
Pour en savoir plus sur la revue l’Étincelle : revue.etincelle@outlook.fr

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Crédit photo : Thérèse M. et l’Étincelle.

6 réflexions sur “Thérèse, mère de famille nombreuse et engagée dans l’éducation des jeunes filles (portrait)

  1. Marie dit :

    👍🏻👍🏻👍🏻 merci aux Thérèse pour cette si belle revue et pour cette chouette interview!

    De Belles citations également sur Instagram : @revue_etincelle 🤗

  2. Susanne dit :

    La référence à la Vierge Marie est magnifique.

    Il est si important de donner aux filles et aux jeunes femmes une alternative positive au féminisme et d’enseigner les valeurs et la moralité.

    Soulignez également que le mariage, la maternité et la famille sont des aspirations. Pas comme les féministes enseignent un mauvais deuxième choix

  3. Christine dit :

    Merci pour la découverte de cette dame, merci pour ses mots. C’est tellement difficile en tant que maman dans le monde actuel…

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