Pour retrouver la présentation du livre Formation de la jeune fille, du Père Joseph Baeteman, rendez-vous dans cet article ou dans cette chronique de livre sur YouTube.

« Personne n’a plus de caractère dans ce temps, et pour une bonne raison, c’est que des deux éléments dont le caractère se compose, une volonté ferme et des principes arrêtés, le second manque et rend le premier inutile » (Jouffroy). Oui, cela décrit parfaitement la jeune génération, qui ne veut froisser personne, ne blesser aucune minorité, ne pas faire de victimes autour d’elle. On peut avoir des convictions, si cela nous fait rentrer dans le moule, ou si cela permet notre avancement, notre succès économique ou notre progrès social. Mais si nos opinions sont mal vues ou ne concordent pas avec la majorité ou ce que disent les médias, alors nous préférons parfois nous taire, trahir nos convictions et finir par ne plus en avoir. Est-ce donc là ce que vous souhaitez ou pour vos enfants ? Une vie en apparence plus facile, mais si creuse et si molle ? J’espère que non, et cet article vous donnera quelques pistes de réflexion sur cet thème de la volonté.

Mais qu’est-ce que la volonté ? Avoir de la volonté, c’est savoir dire « je veux! ». Cela suppose d’avoir un idéal, une grandeur d’âme, un cœur généreux (sujets déjà abordés dans les articles précédents). C’est aussi savoir prendre des décisions, sans jouer aux moutons de Panurge ou aux girouettes. C’est également aller jusqu’à l’entêtement lorsque c’est nécessaire : c’est cette persévérance-là qui fera de nous des saints « Les saints se sont frayés leur route à travers les impossibilités ; tandis que nous nous arrêtons devant des toiles d’araignées« . Avoir de la volonté, c’est savoir vaincre tous les obstacles : moqueries, menaces, flatteries… Pas de lâcheté qui tienne face à ces difficultés, il s’agit de garder le cap ! Bien entendu, la volonté peut et doit s’exercer, c’est seulement ainsi que nous pourrons faire nôtre la persévérance, qui est, d’après le Père Baeteman, « la marque d’un esprit supérieur, d’un cœur généreux, d’un caractère fortement trempé, et aussi d’une profonde sagesse. C’est la vertu des forts et la vertu des humbles. »

Comment réussir à vouloir ? En vivant au jour le jour, sans s’inquiéter de l’avenir. Mais surtout, en posant des actes qui permettront de créer de bonnes habitudes. La plus grande difficulté restera peut-être de se vaincre, et de s’habituer souvent à faire des sacrifices. Savoir prendre des résolutions vous aidera aussi à vouloir. « Sans elles, la vie s’enlise dans les habitudes, mauvaises ou routinières, flotte au vent mobile des émotions ; on ne vit plus, on se laisse vivre ; l’existence est vide et sans consistance » (Père Baeteman). Il faut que nos résolutions soient précises et concrètes, si nous voulons réussir à les mettre en place. Inutile d’en prendre plus d’une à la fois, il faut avancer lentement mais sûrement sur le chemin du Bien. Ne nous décourageons pas de nos infidélités, et rappelons-nous nos résolutions tous les jours, afin de nous faciliter la tâche de la vertu.

Quels doivent être nos points d’attention concernant la fortification de notre volonté ? Tout d’abord, faisons attention à notre faiblesse de caractère, mais aussi à notre mollesse et à notre inconstance. D’autre part, la crainte de l’effort ne doit pas nous rebuter : nos généreux désirs doivent nous aider à ne pas avoir peur ! Enfin, ayons des convictions profondes : « méditez souvent les grandes vérités de la Foi, elles produiront en vous des émotions qui facilement se traduiront en actes. Alors vous pourrez dire facilement ce « je puis ! » , ce « je veux ! » que tant d’autres n’osent même pas murmurer » (Père Baeteman). Ce qui tue la volonté, c’est le découragement, le manque de foi, le manque de connaissance de soi, le manque d’humilité et le manque de confiance en Dieu. Prenons quelques minutes pour réfléchir à ce qui nous manque le plus.

Pour conclure, je vous laisse sur ce discours enflammé du Père Baeteman : « Être quelqu’un ! Avoir de la volonté ! Être un caractère ! Savoir accepter le devoir, tout le devoir, et y aller coûte que coûte, à travers tout ! Avoir une grande âme, ferme, passionnée de vouloir, souple, hardie, capable de décision, d’élan, d’effort et surtout de ténacité et de persévérance, une âme d’acier ! Vivre comme un condensateur d’énergie, qui accumule et fait rayonner le fluide dominateur d’une force consciente et disciplinée ! Avoir enfin une personnalité nette, franche, accusée, distincte de cette poussière grise que l’on aperçoit marcher ou plutôt flotter sur la route et qu’on nomme la foule ! Quel rêve ! (…) Soyez de cette race-là ! Vous aussi, en face du devoir, dites « je veux !« . Dites-le crânement, simplement, avec une noble flamme dans les yeux. »

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