Les femmes peuvent-elles changer le monde ?

Conférence donnée à Rennes le 4 juillet 2021. Retrouvez-en la version audio sur YouTube. Je vous copie ici mes notes, pardonnez-en le style télégraphique !

Introduction

On nous martèle aujourd’hui que seules les femmes peuvent changer le monde, que si les femmes gouvernaient il y aurait la paix partout et que le matriarcat, par opposition au vilain patriarcat actuel, sauverait la société sans aucun doute. #Girl power, homme méchant = fer de lance du féminisme actuel. Doit-on les croire ? Ont-elles raison ? D’un autre côté, le modèle de femme idéale qu’elles proposent est un modèle masculin. La femme parfaite est un homme. Donc finalement, c’est la virilité, ou le fait d’être un homme ou d’agir comme tel qui va sauver le monde ? Peut-être que certaines d’entre vous ne sont pas d’accord avec ce modèle et souhaitent rester pleinement femmes et féminines, mais d’un autre côté se disent qu’à leur petite échelle, elles ne font pas grand chose, donc ne vont pas pouvoir changer quoi que ce soit dans la société. Pour peu qu’elles soient mères au foyer, leur estime d’elles-mêmes est encore pire : comment vais-je pouvoir changer le monde en faisant des machines ou en changeant les couches sales ? Et bien OUI, vous pouvez changer le monde, chacune d’entre nous le peut. Tout en restant pleinement féminine, à notre place et sans céder aux sirènes médiatiques qui voudraient que nous nous libérions de nous-mêmes et que nous nous opposions aux hommes pour sentir que nous existons.

1 – Être des femmes SAINTES

Être vertueuse. Plus une femme est sainte plus elle est femme (Léon Bloy). Et plus une femme est femme, plus est elle sainte : être conforme à ce que Dieu veut pour moi afin d’être réceptive à sa grâce et de m’épanouir là où je dois être. But de notre vie = aller au Ciel. On ne le répète pas assez ou on le perd parfois de vue, mais c’est le plus important. Que chaque choix / acte soit un pas de plus vers le Ciel. Ça ne signifie pas être constamment en prière, mais peut-être faire de chaque acte une prière, quelque chose que l’on offre à Dieu, que l’on fait pour sa Gloire et par amour pour Lui. Devoir de toujours chercher à être meilleure. Plutôt que de pleurer sur notre sort, de blâmer les hommes ou de rejeter nos malheurs sur les autres et sur la société : bâtissons notre bonheur et un bonheur durable en cherchant à être des saintes et des grandes saintes ! Peut paraître bizarre dans monde athée et pourtant c’est tellement libérateur ! Pensons à l’exemple de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui faisait chaque chose avec amour. Devoir d’état fait avec amour.
Être exemplaire. « Que de bien peut-on faire rien que par notre exemple » (St Jean Bosco) ! Même en restant silencieuse. Je le dis aussi pour celles qui ont l’impression de ne pas faire grand-chose ou d’être impuissantes face à ce qui se passe autour d’elles. Soyez rayonnantes, positives, souriantes ! Posée, faisant preuve de bonnes manières. S’élever et élever les autres, plutôt que de niveler par le bas. Se changer avant de vouloir changer les autres. Apostolat avec notre façon de parler, de nous habiller, de nous tenir, d’interagir avec les autres. Tout le monde n’est pas appelé à faire de grandes choses, à être missionnaire, à partir à la conquête du monde, à haranguer les foules etc. Mais chacun d’entre nous peut faire le bien là où il se trouve et tirer les autres vers le haut. Témoignage reçus de personnes qui voient beaucoup de choses changer autour d’elles quand elles-mêmes commencent leurs efforts. Pas facile de changer en premier, mais grand impact.
Prier. Répondre à sa vocation religieuse si on l’a. Penser aux religieuses cloîtrées qui intercèdent pour le monde entier en restant derrière leur clôture. Prier avant que la journée ne commence si possible et si plus facile. Visiter le St Sacrement ou rentrer dans une église qui se trouve sur notre chemin. Avoir une lecture spirituelle. Écouter des sermons et conférences. Faire oraison. En un mot : laisser le temps à Dieu d’agir en nous. Savoir écouter sa volonté et faire silence. Loin de l’image des féministes qui manifestent à moitié nues et hurlent pour se faire entendre ! Ou de celles qui pensent qu’il faut écraser les autres et s’extérioriser au maximum pour faire changer les choses…

En étant saintes, nous aurons un impact positif sur nous et sur le monde qui nous entoure. Nous pourrons nous élever et élever les autres, et faire de l’apostolat. Ce n’est pas négligeable, et c’est même le minimum à faire pour chaque personne, quel que soit son état de vie, son métier, sa santé, sa situation familiale, etc.

2 – Être des femmes FÉMININES

Comme je le disais en introduction, on se demande aujourd’hui si les femmes peuvent changer le monde. Pas les hommes, et pas non plus les femmes déguisées en hommes. On veut savoir si une femme avec ses attributs, ses qualités, ses défauts, la mission que Dieu lui a donné sur terre, etc, si cette femme-là peut changer le monde. Première parti assez générale et s’applique finalement à tout chrétien, homme comme femme. Entrons maintenant dans le vif du sujet, en disant que c’est uniquement en étant féminines que nous pourrons changer le monde. En étant nous-mêmes, sans chercher à prendre la place de quelqu’un d’autre.

Apprendre à se connaître. Cycle féminin, fonctionnement et impact des hormones. Relations homme-femme. Différences et complémentarité. Défaut et qualités typiquement féminins. On n’aime pas quand j’en parle dans des articles ou conférences ! Tendance à dire que la femme est parfaite et que l’homme est son bourreau. Tendance qui s’infiltre même dans les milieux catholiques ou bien formés, quel dommage ! Mais c’est en nous connaissant que nous pourrons être davantage épanouies, heureuses et apporter quelque chose de spécifique au monde ! Témoignages de femmes qui grâce à mes podcasts ont décidé de rester à la maison ou d’être confortés dans ce choix qu’elles avaient déjà fait. Leur vie a changé, elles se sentent mille fois mieux et en adéquation avec elles-mêmes
Répondre à notre vocation et développer nos talents. Récit de la Genèse, textes de l’Église et des papes. Femme = compagne pour l’homme et mère. Et maternité. Est-ce que cela veut dire qu’aucune femme ne doit travailler ? Qu’une femme célibataire est forcément ratée ? Non, mais cela donne une piste de réflexion sur la voie de l’épanouissement pour la femme. Sa spécificité. Là où elle est la plus compétente et où elle pourra faire le plus de bien. Maternité spirituelle ou surnaturelle (marraine, religieuse, institutrice). Éduquer et faire grandir. Mères au foyer pensent qu’elles n’ont aucun impact sur le monde alors que ce sont elles qui sont surtout présentes pour éduquer leurs enfants, leur donner le bon exemple et qu’ils grandissent dans un cadre propice à un bon développement physique et spirituel !
Se donner aux autres. Bien différent du « je pense à moi et rien qu’à moi ! ». Trouver un équilibre, bien sûr : se donner ce n’est ni s’oublier, ni se négliger, ni se faire manger par les autres. Mais la femme est fait pour se donner, est beaucoup plus dans le soin des autres et dans l’attention aux plus faibles et aux plus démunis. Pas étonnant qu’il y ait plus de femmes dans le social que de femmes ingénieurs. « Donner sa vie pour ceux que l’on aime » : faire des petites choses invisibles au quotidien, dans le foyer. Attention au choix d’études, de métier. Célibataires (ou autres) : bénévolat auprès de personnes âgées.

Apprenons à développer nos talents plutôt que ceux des hommes. Cela ne nous empêchera pas d’être débrouillardes, de savoir changer la roue de notre voiture ni quoi que ce soit. C’est le problème des féministes à l’heure actuelle qui pensent par exemple que si un homme tient la porte à une femme, c’est parce qu’il pense qu’elle est trop faible pour le faire mais non ! C’est une prévenance spéciale, une marque de respect, et pas du tout quelque chose à prendre comme une insulte ou un rabaissement.

3 – Être des femmes LIBRES

Libération de la femme, liberté de la femme = tout le monde ne jure que par cela à notre époque. Comme si toutes les femmes de tout temps ont été opprimés, mais qu’avec l’arrivée du féminisme tout allait mieux (enfin non, car toujours nouvelles revendications). On a voulu libérer la femme d’elle-même, et on l’a niée finalement. Comme si être une femme signifiait être inférieure à l’homme, être nulle, comme si ça ne valait pas le coup. Comme si, pour avoir de la valeur, il fallait se transformer en homme. Soyons libres d’être des femmes saintes et féminines !

Se libérer de nos défauts. Trop de sensibilité. Se libérer du regard des autres aussi. Peur du jugement, respect humain, besoin d’être admirée et aimée. Sans le vouloir, castrer les hommes ou les infantiliser. Difficultés de communication entre homme et femme peuvent faire beaucoup de mal, alors que complémentaires ils peuvent faire des merveilles et changer le monde justement !
Assumer notre féminité et nos choix. Parfois difficiles. On sort du lot, on se distingue sans le vouloir, et parfois on préférait se fondre dans la masse. Mais lorsque vous aurez cette tentation, regardez le monde dans lequel vous vivez, et demandez-vous si vraiment vous avez envie de vous fondre dans la masse ou pas. En faisant les moutons, on ne change pas le monde, on concourt à sa perte !
Se former pour ne pas être déformée. Se cultiver, réfléchir par soi-même, apprendre à déjouer les pièges des médias et des réseaux sociaux. Ne pas se laisser manipuler ou déstabiliser par ceux qui vont essayer de nous fair dévier du droit chemin, pour notre bien. Oui, le monde prône la liberté et le choix mais seulement si cela va dans un sens 😉

Conclusion

« Soyez ce que Dieu veut que vous soyez et vous mettrez le feu au monde ! » Sainte Catherine de Sienne.
Prenons nos responsabilités plutôt que de nous positionner comme éternelles victimes comme la société le voudrait. Ayons le courage de vouloir nous changer plutôt que de changer les autres, c’est aussi ce qui aura un impact positif sur le monde. Même si ce sont des petits pas et des petits changements, à petite échelle mais n’oublions pas que les répercussions peuvent être grandes. « Celui qui marche dans la vérité ne craindra nulle attaque. Si la vérité vous délivre, vous serez vraiment libres et peu vous importeront les vains discours des hommes » (Imitation de Jésus-Christ).

Retrouvez la version audio de la conférence juste ici.

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Crédit photo : Pexels.

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